A Bruxelles, le lobbying assumé du président de la région Bretagne

Ce mardi 7 février au matin, il monte sur la tribune de la Maison de Hesse à Bruxelles. Divers président de gauche de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard inspecte les sièges. Le sien est là, sous la bannière verte du groupe écologiste du Parlement européen. Il s’amuse. Lui, le social-démocrate qui a quitté le Parti socialiste après la naissance de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes) et qui gouverne sa communauté avec des élus Europe Écologie-Les Verts (EELV) dans l’opposition.

Lorsqu’il séjourne à Bruxelles, les tensions politiques françaises subsistent à Rennes. Ici, Loïg Chesnais-Girard est un élu en quête d’influence. Le lendemain après-midi, il aura besoin du soutien des Verts pour valider ses travaux sur la séquestration du CO2 dans les sols, agriculture du carbone. Un sujet méconnu du grand public à défendre devant une assemblée qui l’est tout autant. Le Comité européen des régions est une institution consultative chargée de promouvoir les intérêts des collectivités locales auprès des ministres et des parlementaires européens.

Impensable pour Loïg Chesnais-Girard de ” échouer ” ce fichier qui peut “se transformer rapidement et brutalement” l’agriculture européenne. Il est le président d’une région de 3,37 millions d’habitants produisant de la nourriture pour 22 millions de personnes et où un tiers des emplois dépendent de l’agro-industrie. Ainsi, Loïg Chesnais-Girard entame un travail de “pression” : « A Rennes, je n’utilise pas ce terme mal perçu. A Bruxelles, il est respectable. Chacun cherche à influencer pour défendre ses intérêts. »

Culture du réseau assumée

L’édile a l’habitude de manœuvrer hors de ses bases pour défendre sa région. En décembre 2022, il s’est rendu au Japon pour le 17e fois, juste pour se vanter de la ” sérieux ” breton avec des entreprises japonaises. Quelques mois plus tôt, il séjournait en Irlande et en Ecosse pour parler éolien offshore, échanges universitaires, ports… Le revoilà, aujourd’hui, au cœur des institutions européennes qui, entre 2021 et 2027, auront subventionné plus d’un milliard de dollars. euros la péninsule. L’élu gère ses intérêts à la manière de son prédécesseur à la tête de la région, Jean-Yves Le Drian. Pilier des gouvernements Hollande et Macron de 2012 à 2022, “le Menhir” était surnommé le “ministre de Bretagne” pour sa propension à intercéder en faveur de l’Occident. Ce lobbying est une habitude en Bretagne où la culture du réseau est assumée et où les cercles d’influence coiffés d’agwenn ha du (le drapeau breton) sont légion.

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