La compagnie aérienne devait encore rembourser 2,5 milliards d’euros sur les 4 milliards empruntés au plus fort de la crise du covid.
Air France-KLM a annoncé mercredi avoir fini de rembourser le solde des prêts bancaires garantis par l’Etat accordés pour l’aider à traverser la crise du Covid-19, soit 2,5 milliards d’euros.
Le groupe aérien franco-néerlandais, qui a renoué avec les bénéfices en 2022 après deux années de pertes abyssales dues à la crise sanitaire, a utilisé pour ce faire “le produit d’1 milliard d’euros de l’obligation liée au développement durable (émise début janvier , ndlr) et 1,5 milliard d’euros de sa trésorerie disponible”, a-t-il indiqué dans un communiqué.
“Air France-KLM a trouvé un accord avec l’Etat français et le syndicat des neuf banques ayant participé au PGE (prêts garantis par l’Etat, ndlr) pour le remboursement intégral de l’encours de 2,5 milliards d’euros”, a annoncé lors de la présentation de ses résultats financiers annuels 2022, le 17 février.
Le groupe avait déjà remboursé auparavant 1,5 milliard d’euros sur les 4 milliards de PGE dont il avait bénéficié au début de la crise, en 2020.
La page covid est tournée
Après avoir généré un bénéfice net de 728 millions d’euros en 2022, il a affirmé avoir “tourné la page” du Covid-19 qui lui avait fait perdre 7,1 milliards d’euros, et encore 3,3 milliards en 2021.
Outre ce retour au vert, Air France-KLM a atteint un niveau de chiffre d’affaires proche de celui de 2019, à 26,4 milliards d’euros, contre 27,2 milliards trois ans plus tôt.
“Ce remboursement intégral contribuera à lisser le profil d’endettement du groupe, à réduire les charges financières et à limiter l’exposition résiduelle aux taux variables et marque une dernière étape vers le remboursement intégral de l’actuelle mesure de soutien à la liquidité de l’Etat français”, s’est réjouie mercredi l’entreprise.
Sauvé de la faillite par les États français et néerlandais, et après deux recapitalisations, le groupe est sorti intrinsèquement plus rentable de la crise.
L’équipe dirigeante a mené un plan de réduction des coûts, se débarrassant de ses avions les moins rentables et réduisant ses effectifs à 75 500 équivalents temps plein, contre 85 600 fin 2019.
L’assainissement des finances du groupe passera également par la conversion de 600 millions d’euros de titres assimilés à des fonds propres.
Cette évolution, qui a reçu le feu vert de la Commission, ne modifiera pas la structure du capital, l’Etat français détenant toujours 28,6% des parts.
Le groupe n’aura plus à respecter les contraintes que Bruxelles avait liées à cette aide : interdiction de verser des dividendes, modération de la rémunération des dirigeants et limitation des acquisitions.