De nombreux défauts de communication entre la police et au sein de la justice, des conflits d’intérêts en jeu, des détails majeurs passés sous silence : si tout cela avait été évité, l’assassinat du journaliste d’investigation néerlandais Peter R. de Vries n’aurait probablement pas eu lieu, selon un rapport publié le 1euh mars par le Security Research Council (OVV), une agence exécutive relevant du ministère néerlandais de l’Intérieur.
Abattu en juillet 2021 dans le centre d’Amsterdam, le journaliste était visé par la Mocro Maffia, un groupe criminel ultra-violent, actif aux Pays-Bas et en Belgique. Il a prospéré au fil des ans grâce au commerce de la cocaïne. Peter R. de Vries était le conseiller et confident d’un repenti, Nabil Bakkali, devenu le principal témoin à charge dans le procès fluvial au cours duquel des membres de la Mocro Maffia sont actuellement jugés dans la capitale néerlandaise. Parmi eux, le Marocain Ridouan Taghi, leader du groupe, appréhendé fin 2019 à Dubaï. Une peine de prison à perpétuité a été requise contre lui.
Le frère de Nabil Bakkali, Reduan, et son avocat, Derk Wiersum, ont également été assassinés, le premier en mars 2018, le second en septembre 2019, tous deux victimes de “Mocro”. Le document de l’OVV conclut sans ambiguïté que des mesures de protection plus efficaces auraient également évité ces deux décès.
Forts des résultats de cette enquête, l’avocat et la famille de M. de Vries réclament désormais la démission de Gerrit van der Burg, le chef du parquet national, président du collège des procureurs. Celui-ci juge ” précieux “ les résultats de l’enquête sur la mort de Peter R. de Vries, Derk Wiersum et Reduan Bakkali, mais il s’en tient à l’idée que “l’impensable est devenu réalité”. De toute évidence, rien ne pouvait laisser penser que des trafiquants de drogue s’attaqueraient à ces personnes.
« Tirer les leçons » de la contre-enquête
Royce de Vries, le fils du journaliste, juge “incompréhensible cette réaction. “Je me demande s’il a lu le rapport, car il ressort de celui-ci que la menace et le danger étaient tout à fait prévisibles”déclarait-il, le 2 mars, dans le journal De Volkskrant. Dans un communiqué, M.e Peter Schouten, avocat de la famille de Vries et son collègue Onno de Jong, qui représente Nabil Bakkali, disent ne pas croire Gerrit van der Burg lorsqu’il prétend “vouloir apprendre des leçons” extrait du rapport OVV : « Il nous dit qu’il est prêt à améliorer les choses, tout en considérant que tout a parfaitement bien fonctionné… ».
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