Le nouveau président de gauche a rappelé le rôle essentiel des peuples autochtones dans la lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique.
Le président brésilien Lula a assuré lundi qu’il entendait approuver “dans les plus brefs délais” de nouvelles terres réservées aux indigènes, une légalisation restée au point mort sous le mandat de son prédécesseur d’extrême droite Jair Bolsonaro.
“J’ai demandé au Ministère des Affaires Indigènes de me montrer toutes les terres prêtes à être homologuées. Elles doivent être homologuées au plus vite, avant que d’autres ne se les approprient (…) en établissant de faux documents”, a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva lors d’une assemblée de leaders indigènes dans l’Etat de Roraima (nord).
“Il faut légaliser rapidement toutes les terres dont les études (de délimitation) sont prêtes ou pratiquement prêtes, pour que les indigènes puissent occuper leur territoire”, a insisté le président de gauche.
“Les indigènes n’occupent la terre de personne”
En Amazonie brésilienne, il est courant que des individus s’emparent de terres pour les déboiser puis les revendiquent officiellement à l’aide de faux documents.
Lula a rappelé le rôle essentiel des peuples autochtones dans la lutte contre la déforestation et le réchauffement climatique.
L’approbation de nouvelles terres indigènes “nous aidera à prendre soin du climat, sinon l’humanité disparaîtra à cause de notre irresponsabilité”, a-t-il déclaré.
“Les indigènes n’occupent la terre de personne, ils se battent pour récupérer ce dont ils ont été privés par les envahisseurs depuis 1500”, l’année de l’arrivée des premiers colonisateurs portugais au Brésil, a ajouté le chef de l’Etat.
La déforestation au plus haut en Amazonie
Selon le dernier recensement, datant de 2010, quelque 800 000 autochtones vivent dans le pays, la plupart dans des réserves qui occupent 13,75 % du territoire.
Peu avant le début de son mandat (2019-2022), Jair Bolsonaro avait promis “de ne pas céder un centimètre de plus” aux terres indigènes, et le processus d’approbation de nouvelles réserves est effectivement resté au point mort depuis quatre ans. .
Sous sa présidence, la déforestation annuelle moyenne a également augmenté de 75 % par rapport à la décennie précédente.
Le retour au pouvoir de Lula, qui avait déjà gouverné le Brésil de 2003 à 2010, n’a pas eu d’effet immédiat sur la déforestation, qui a augmenté de 62 % le mois dernier par rapport à février 2022, avec 322 km2 détruits, un record.
Mais les groupes environnementaux estiment qu’il est trop tôt pour tirer des conclusions. Selon eux, il faudra attendre la saison sèche, à partir de juillet, lorsque la déforestation est habituellement au plus haut, pour évaluer les effets de la politique environnementale du nouveau gouvernement de gauche.