Comment les industriels réagissent à la flambée des prix de l’énergie

Hausse des prix, rognage des marges, baisse d’activité… Face à l’explosion des prix de l’énergie, les industriels ont réagi de plusieurs manières selon leur branche d’activité.

Qu’il s’agisse de l’électricité ou du gaz, les prix de l’énergie ont explosé ces derniers mois sur les marchés de gros, dans le sillage de la reprise post-Covid en 2021 et de la guerre en Ukraine. La conséquence est une envolée des factures de nombreuses entreprises industrielles, notamment celles qui ont été contraintes de renégocier leur contrat au second semestre 2022 alors que les prix étaient au plus haut.

Face à cette brutale inflation énergétique, les entreprises françaises ont dû s’adapter. Pour préserver leur activité, elles ont adopté diverses stratégies, selon une enquête de l’Insee réalisée en février et publiée mercredi.

Par exemple, près de la moitié des entreprises industrielles ont augmenté leurs prix au cours des trois derniers mois et plus de 35 % déclarent avoir compressé leurs marges. 44% des entreprises interrogées ont également adapté leurs modes de production et plus de 30% déclarent avoir fait des investissements pour se protéger de la flambée des prix de l’énergie. 17 % reconnaissent également avoir « puisé dans leur trésorerie », tandis que 26 % ont mis « d’autres mesures » en place et 10 % n’ont « rien changé ».

Peu de baisse d’activité

La réduction ou l’arrêt d’activité face à la hausse des prix du gaz et de l’électricité sont en revanche restés marginaux (respectivement 5 et 0,3 % des industriels). Par ailleurs, l’indice moyen de la production industrielle a augmenté de 2,3% au second semestre 2022.

Si l’on regarde dans le détail, on constate cependant que certaines branches, notamment énergivores, ont réduit leur activité. C’est le cas de 14% des entreprises dans le bois-papier (baisse moyenne d’activité de 2,8%), 13,4% dans la chimie (baisse moyenne de 2,7%), 12,4% dans la métallurgie (baisse moyenne de 4%)…

Cette baisse d’activité dans les branches ciblées explique en partie la baisse de l’indice de la production industrielle dans la sidérurgie au second semestre 2022 (-16%), dans la fabrication de pâtes, papiers et cartons (-10,4%) ou dans la fabrication de produits chimiques de base.

45% des entreprises prévoient d’augmenter leurs prix dans les mois à venir

L’Insee a également interrogé les entreprises sur ce qu’elles comptaient faire au cours des trois prochains mois. Plus de 45% envisagent d’augmenter leurs prix de vente, et même 70% dans l’agroalimentaire. 30% envisagent de comprimer leur marge, moins de la moitié d’adapter leurs modes de production et 34% envisagent de réaliser des investissements.

Seuls 3% prévoient cependant de réduire leur activité dans les trois prochains mois. Un chiffre qui cache là encore des disparités alors que cette proportion atteint 10,7% dans la branche bois-papier, 8,3% dans la chimie et 6% dans la métallurgie contre seulement 1,5% dans l’agroalimentaire ou les biens d’équipement.

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