En Russie, les films américains ont officiellement disparu des écrans. Les grands studios ont quitté la Russie peu après le déclenchement de la guerre en Ukraine et ne livrent plus de copies de leurs films. Cependant, de nombreux cinémas trouvent le moyen de les diffuser, dans l’illégalité.
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Officiellement Avatar 2 n’est pas diffusé en Russie. Pourtant, dans cette salle de la banlieue de Moscou, on peut la voir en version russe, impeccablement doublée et en 3D. La copie du film vient probablement du Kazakhstan, elle est donc entrée illégalement en Russie.
Pour Matvey, qui est venu avec son fils, ce n’est pas grave. “Comment ne pas aller voir Avatar ! Le premier m’a beaucoup marqué. C’est le seul film que j’ai vu deux fois au cinéma”s’exclame le papa, fan convaincu.
“On attendait le deuxième. On s’en fout du reste. C’est leur problème.”
Matvev, fan russe d’Avatarchez franceinfo
Aucun opérateur n’a souhaité répondre à nos questions. Mais la Russie de 2023 vit décidément dans une réalité parallèle. Car depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les grands studios Disney, Pixar, Warner… ne livrent plus de copies de leurs films et n’autorisent plus leur diffusion là-bas. Et officiellement, la Russie interdit la diffusion de films piratés, affirmait encore récemment le ministère de la Culture. Mais de nombreux cinémas n’ont pas le choix face à la chute du nombre de spectateurs laissés aux blockbusters hollywoodiens, explique Alexandre Netchaev, le rédacteur en chef d’un magazine spécialisé dans le cinéma. “Les cinémas sont en violation directe de la loi, il confirme. Ils en sont parfaitement conscients.”
“Les autorités comprennent également que si elles commencent à interdire la distribution illégale des superproductions hollywoodiennes, il n’y aura bientôt plus d’endroits pour projeter le cinéma russe.”
Alexander Netchaev, journalistechez franceinfo
Les autorités russes ferment donc les yeux sur ces sessions pirates qui, d’ailleurs, bien souvent, ne sont pas destinées Avatar 2mais pour un court métrage dont vous n’avez jamais entendu parler et qui sera diffusé après le grand film, précise Alexandre Netchaev. “En Russie, pour qu’un film soit projeté en salles, il doit obtenir une attestation de distribution. Les ayants droit de ces courts métrages reçoivent ces attestations de distribution puis les revendent aux cinémas pour qu’ils puissent inscrire ces petits films dans leur programme . Et bien sûr, derrière ces courts métrages, il y a des films hollywoodiens.”
Avatar 2 attiré plus de quatre millions de spectateurs. C’est la huitième recette de l’histoire du cinéma russe. C’est quand même beaucoup pour un film qui officiellement n’existe pas.
Quand les cinémas russes diffusent illégalement des films américains pour sauver leur business – Reportage de Moscou
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