L’Assurance maladie et les syndicats de médecins ont jusqu’au mardi 28 février, minuit, pour se mettre d’accord sur le nouvel accord qui fixera les conditions d’exercice et de rémunération de l’ensemble de la profession pour les cinq prochaines années. Mais la perspective d’un accord s’éloigne : les deux principaux syndicats de médecins libéraux, MG France et Avenir Spé-Le Bloc, ont annoncé, dimanche soir 26 février, leur rejet “à l’unanimité” du projet soutenu par le gouvernement.
Ce refus compromet largement les possibilités d’accord autour d’une convention. Pour ce faire, un ou plusieurs syndicats représentant au moins 30 % des suffrages aux dernières élections, parmi les généralistes et les spécialistes, doivent donner leur accord. Dans chacun des deux collèges, un seul groupe, respectivement MG France et Avenir Spé, dépasse ce ratio.
Le ministre de la Santé, François Braun, a regretté l’absence de ” responsabilité “ les médecins libéraux, dont les deux principaux syndicats ont annoncé leur rejet des nouveaux tarifs de consultation proposés par l’assurance-maladie. “Il n’y aura pas d’accord d’ici [mardi] soir, c’est presque certain, même si j’ai toujours envie de croire au bon sens”a déclaré le ministre sur France Inter, lundi.
“Il y a eu 98% de participation et 100% ont dit non à la signature”, un rejet qui “doit être de nature à faire réfléchir les hommes politiques”a déclaré Agnès Giannotti, la présidente de MG France, lors d’une conférence de presse dimanche. “Le gouvernement n’a pas compris le malaise de cette profession”a dénoncé le syndicat dans un communiqué, ajoutant que l’assurance-maladie n’avait pas “pas mesuré le manque d’attractivité de cette spécialité médicale complexe”.
« Manque de reconnaissance »
Avenir Spé-Le Bloc, réuni en assemblée générale dimanche, est arrivé à la même conclusion : “Pas de signature, à l’unanimité”confirme son président, Patrick Gasser. “C’est un échec, et la responsabilité incombe en grande partie au gouvernement”ajoute-t-il en désignant un “Distorsion” entre les discours politiques sur l’urgence d’agir et les propositions mises sur la table.
La question des nouveaux tarifs de consultation est au cœur des tensions. La proposition Medicare prévoit une revalorisation de toutes les consultations de 1,50 euro. Cela porterait le tarif de référence d’un généraliste à 26,50 euros et celui des spécialistes à 31,50 euros.
Ceux qui accepteraient de signer “contrat d’engagement territorial”, nouvel outil introduit par le projet d’accord sur le principe « d’upgrades et de contreparties », aurait accès à des niveaux de consultations accrus. Drap rouge durant toutes les négociations, ce dispositif conditionne l’accès à trois nouveaux paliers de tarification des consultations médicales (à 30 euros pour les généralistes et 35 euros pour les spécialistes, puis à 40 euros, enfin à 60 euros). En échange, les médecins devraient accueillir de nouveaux patients, s’impliquer davantage dans les soins continus, offrir « Consultations avancées »pour assurer plus de garde le soir, le week-end, etc.
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