Crédit Agricole : résultat net 2022 en baisse malgré un quatrième trimestre "historique"

Le produit net bancaire (PNB), équivalent au chiffre d’affaires du secteur, s’élève à 38,2 milliards d’euros sur l’année pour le groupe, en hausse de 3,6% par rapport à 2021.

Le groupe bancaire français Crédit Agricole a publié jeudi un bénéfice net en baisse de 10,5% en 2022 à 8,1 milliards d’euros, pénalisé par la guerre en Ukraine, mais il a réalisé un quatrième trimestre “historique”, au-dessus des attentes.

Pour Crédit Agricole SA (Casa), l’entité cotée du groupe qui exclut donc les Caisses régionales, le résultat net s’est établi à 5,3 milliards en 2022, en baisse de 7%.

C’est toutefois bien mieux que le consensus des analystes qui prévoyaient entre 4,5 et 4,8 milliards, selon les données compilées par Bloomberg et Factset.

“L’activité commerciale a été soutenue ce trimestre dans tous les métiers”, indique le groupe dans un communiqué, vantant un quatrième trimestre “record” pour Casa, à près de 1,6 milliard d’euros de bénéfice net. .

Le résultat net sous-jacent (hors éléments exceptionnels) au quatrième trimestre du pôle “gestion de l’épargne et assurances” progresse de 15,6% sur un an à 705 millions d’euros, et celui du pôle “grandes clientèles”, dédié aux grandes entreprises et institutionnels , de 30,2 % à 545 millions d’euros.

De son côté, l’activité “services financiers spécialisés”, qui comprend notamment le crédit à la consommation et le leasing automobile, a augmenté au dernier trimestre de 14,5% à 198 millions d’euros.

Le produit net bancaire (PNB), équivalent au chiffre d’affaires du secteur, s’établit à 38,2 milliards d’euros sur l’année pour le groupe, en hausse de 3,6% par rapport à 2021, et à 23,8 milliards pour Casa (+5,5%).

Hausse des tarifs

Casa termine l’année mieux qu’elle n’avait commencé puisqu’au premier trimestre 2022, son bénéfice net était en baisse de 47% sur un an.

Cette baisse s’explique par la guerre en Ukraine, envahie par la Russie le 24 février, et “il s’agit bien plus de provisions que de pertes”, autrement dit de l’argent mis de côté par précaution, a souligné le directeur général. Philippe Brassac, à la presse, commentant les résultats annuels.

L’année 2022 a été marquée par une hausse du coût du risque, c’est-à-dire des sommes prévues pour faire face à une hausse potentielle des impayés, de l’ordre de 32% sur un an pour l’ensemble du groupe, à 2,9 milliards d’euros.

Crédit Agricole SA prévoit le versement d’un dividende de 1,05 euro par action au titre de l’année 2022, comme l’année précédente, qui comprenait notamment 20 centimes “au titre du dividende 2019” qui n’ont pu être versés. La Banque centrale européenne (BCE) avait demandé aux banques de faire preuve de retenue lors de la première vague de Covid-19 en Europe.

Partenariat avec Stellantis

Les résultats des caisses régionales ont cependant quelque peu pâti de la hausse des taux décidée par la BCE pour juguler l’inflation et qu’elles n’ont pas totalement répercutée à ce stade sur leurs clients.

Le bénéfice net des fonds a chuté d’environ 17 % sur un an à près de 2,6 milliards d’euros en 2022 et d’environ 51 % au quatrième trimestre par rapport à l’année précédente, à 462 millions d’euros.

Trois transactions ont marqué l’année de la banque : le partenariat avec le constructeur automobile Stellantis en location longue durée, l’acquisition des activités européennes de conservation de titres de Royal Bank of Canada et le partenariat en assurance dommages et santé avec l’italien Banco BPM.

“Tout cela va évidemment produire des résultats dans la durée”, a déclaré M. Brassac, indiquant que le groupe attendait 150 millions d’euros de bénéfice net supplémentaire de ces trois opérations d’ici 2026.

En revanche, concernant l’intérêt du Crédit Agricole pour Orange Bank – que l’opérateur téléphonique souhaite céder – dont la presse s’est récemment fait l’écho, l’établissement s’est refusé à tout commentaire.

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *