Noël Le Graët décrochera-t-il une dernière carte en se retirant ? Le président de la Fédération française de football (FFF), 81 ans, devrait annoncer sa démission mardi 28 février, lors de la réunion du comité exécutif (“comex”) de l’instance.
Retiré des affaires de la FFF depuis le 11 janvier, “NLG” s’est résolu à rendre son tablier, quinze jours après la remise à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, d’un rapport d’audit accablant de l’Inspection générale de l’éducation, des sports et de la Recherche (IGESR) sur son “exercice très centralisé du pouvoir” et son ” comportement inapproprié envers les femmes ».
Dos au mur, visé depuis le 16 janvier par une enquête préliminaire du parquet de Paris pour harcèlement moral et sexuel à la suite d’un signalement remis à la justice par les inspecteurs, le patriarche sait que sa marge de manœuvre est réduite à néant.
Alors qu’il nie les faits reprochés à son encontre, dont ceux de son ancienne directrice générale, Florence Hardouin, et de l’agente de joueurs Sonia Souid, M. Le Graët pourrait faire l’objet d’une procédure par la commission de discipline de la FFF, saisie par le Conseil national. de l’Ethique, si par hasard il ne démissionnait pas mardi.
Largué par plusieurs élus, dont le patron de la Ligue de football amateur, pressé par sa famille, le dirigeant breton va mettre fin à un règne d’une douzaine d’années à la tête des “3F”. Son règne est marqué par d’indéniables succès sportifs et commerciaux, mais miné, depuis le sacre des Bleus à la Coupe du monde 2018, par une litanie de scandales et un ” relation toxique » interviewé par la directrice générale, Florence Hardouin, tel que décrit par l’IGESR.
“Il ne veut pas y aller seul”
Pour la plupart des élus fédéraux, la démission de « NLG » est acquise à “99 %” avant la réunion de mardi. “Il doit partir pour éviter d’ajouter à la crise morale et d’image que nous traversons une crise politique et institutionnelle qui ne ferait que surinfecter la plaie”souffle un chef.
Cependant, aucun scénario n’a été exclu au sein du Comex. Animal politique de sang-froid, vexé par les défections en pagaille et animé par un sentiment de trahison, Noël Le Graët pourrait mettre dans la balance le départ de plusieurs membres du gouvernement de la fédération désormais considérés comme des criminels.
“ Il ne veut pas y aller seul », insiste un observateur avisé du corps alors que la directrice générale Florence Hardouin, en poste depuis 2013 et mise à pied par mesure de précaution, fait l’objet d’une procédure de révocation pour faute grave.
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