Dans leur conflit avec la Chine, les États-Unis entraînent un peu plus l’Europe

L’Europe pourrait-elle se ranger derrière les États-Unis dans le conflit qui les oppose à la Chine ? Elle semble en tout cas de plus en plus sensible aux sirènes américaines, comme en témoigne la rencontre à la Maison Blanche, vendredi 10 mars, entre Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, et Joe Biden, son homologue américain. . .

En effectuant ce déplacement, Ursula von der Leyen espérait obtenir des aménagements de l’Inflation Reduction Act (IRA) américain, qui prévoit 369 milliards de dollars (environ 343 milliards d’euros) de subventions à l’industrie verte américaine et fait craindre aux Européens une vague de délocalisations. à travers l’Atlantique. De ce point de vue, son approche n’a pas été un grand succès. En revanche, elle a permis à Washington de marquer quelques points dans sa lutte pour rallier les Européens à sa cause anti-chinoise.

A l’issue de leur rencontre, Joe Biden et Ursula von der Leyen se sont en effet engagés à “entamer des négociations sur les matières premières stratégiques”. Bruxelles souhaite que, lorsqu’ils sont extraits ou transformés en Europe, ils soient assimilés aux critères géographiques qui permettent, par exemple, à une voiture électrique vendue outre-Atlantique de bénéficier des crédits d’impôts prévus par l’IRA.

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Pour le reste, le communiqué de Joe Biden et Ursula von der Leyen annonce “une coopération renforcée entre les États-Unis et l’UE pour empêcher la fuite de technologies sensibles (…) vers des destinations qui opèrent des stratégies de fusion civilo-militaire ». Comprendre la Chine. Il évoque “contrôles à l’exportation” Et “investissements” afin de s’adapter « à un nouvel environnement géostratégique ».

Mesures commerciales restrictives

Des mots doux aux oreilles des Etats-Unis, qui depuis des années veulent, au nom de la sécurité, convaincre l’Europe de prendre des mesures commerciales restrictives à l’encontre de Pékin. “Dans ce passage, Biden et von der Leyen parlent de stratégie géopolitique”, analyse un haut fonctionnaire européen pour qui l’ancien ministre d’Angela Merkel a outrepassé son mandat en ne consultant pas les Vingt-Sept au préalable. Les services juridiques du Conseil étudient d’ailleurs le communiqué de presse en question pour voir s’il y a lieu de le leur transmettre.

Les ambassadeurs européens auprès de l’UE, pour leur part, débattront, mercredi 15 mars, des résultats de la visite d’Ursula von der Leyen à Washington. « Normalement, la Commission serait venue nous parler avant ce voyage. Mais comme elle sait que Charles Michel [président du Conseil] est représentée dans ces réunions, elle ne le fait pas… Ce qui se passe est aussi le résultat de la querelle dans laquelle ces deux-là se livrent »regrette l’un d’eux.

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