Satisfait à Washington après le premier sommet en douze ans réunissant les dirigeants du Japon et de la Corée du Sud. Très attentifs à l’amélioration des relations entre leurs deux alliés d’Asie de l’Est, les Etats-Unis ont accueilli vendredi 17 mars une “nouveau chapitre” entre Tokyo et Séoul.
La veille, au terme d’une journée conclue par un dîner informel autour d’un sukiyaki, le président sud-coréen Yoon Seok-youl et le Premier ministre japonais Fumio Kishida se sont engagés à relancer des échanges de haut niveau. niveau, les liens commerciaux et la coopération en matière de sécurité. Un vrai renouveau entre les deux voisins dont les relations étaient au plus bas à cause des blessures mémorielles liées à la colonisation de la péninsule coréenne par le Japon entre 1910 et 1945.
M. Yoon a plaidé pour les deux pays, “qui partagent des valeurs démocratiques, coopèrent sur la sécurité, les enjeux économiques et les enjeux de la planète”. Son hôte a comparé l’amélioration des relations aux fleurs de cerisier “qui a débuté cette semaine à Tokyo, après une longue saison hivernale, comme celle de nos relations bilatérales”. Et M. Kishida de souligner “urgence” renforcer leurs échanges “dans l’environnement de sécurité actuel”.
Partage de renseignements militaires
Comme pour leur donner raison, la Corée du Nord avait lancé un missile balistique intercontinental, en présence du dirigeant, Kim Jong-un, et de sa fille, Ju-ae, quelques heures avant la rencontre. La veille, des navires chinois étaient entrés dans les eaux près des îlots Senkaku/Diaoyu, que Pékin dispute au Japon en mer de Chine orientale.
En termes d’annonces, MM. Kishida et Yoon prévoient de rétablir l’accord sur la sécurité générale des informations militaires (GSOMIA). Ce cadre de partage de renseignement sans devoir passer par les Etats-Unis date de 2016. Il est considéré comme un trop rare exemple concret de coopération militaire entre les deux pays. Il a été mis de côté en 2019 par le président progressiste sud-coréen Moon Jae-in (2017-2022), prédécesseur de M. Yoon.
“Nous devons mettre fin au cercle vicieux de l’hostilité mutuelle et travailler ensemble pour défendre les intérêts communs de nos deux pays”, a déclaré le président sud-coréen Yoon Seok-youl.
Dans le domaine économique – M. Yoon était accompagné des dirigeants de quatre grands conglomérats, Samsung, Hyundai, SK et LG – Tokyo a levé les restrictions à l’exportation de trois produits chimiques, le polyimide fluoré, le fluorure d’hydrogène et les photoresists, essentiels à l’industrie sud-coréenne des semi-conducteurs, et devrait remettre son voisin sur la “liste blanche” des pays bénéficiant d’un traitement commercial préférentiel. Séoul va donc retirer la plainte déposée auprès de l’Organisation mondiale du commerce pour protester contre ces mesures.
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