La France n’en a pas fini avec l’inflation. Malgré la baisse des prix de l’énergie, les prix à la consommation continueront d’augmenter dans les mois à venir, dans un contexte de faible croissance. Selon les prévisions publiées par l’Insee mercredi 15 mars, l’inflation totale atteindrait 5,4 % sur un an mi-2023, contre 6,3 % en février. Ce dernier chiffre a également été révisé légèrement à la hausse (+0,1%) par rapport aux premières estimations. En trois ans, depuis le premier confinement en mars 2020, les prix en France ont augmenté de 10,8 %, précisent les statisticiens nationaux.
Surtout, le phénomène inflationniste évolue, ce qui explique en grande partie que la baisse des prix du pétrole n’impacte pas plus fortement les étiquettes des supermarchés et autres commerces et services. “ La composition de l’inflation n’est plus la même qu’il y a un an »note Julien Pouget, chef du département conjoncture à l’Insee.
L’alimentation a pris le relais de l’énergie pour prendre la tête : mi-2023, la hausse des prix alimentaires “ dépasserait 15 % », souligne l’Insee. A l’inverse, les prix de l’énergie, ceux par lesquels tout – ou presque – s’est passé, vont se mettre à jouer négativement sur l’indice, le tirant légèrement à la baisse. Un effet dû à la baisse des prix mondiaux, mais aussi à un « effet de base » : les prix de l’énergie étant très élevés au printemps 2022, la tendance enregistrée en 2023 est plutôt favorable.
Chute du pouvoir d’achat
Les prix alimentaires ne seront pas les seuls à connaître cette flambée fébrile. La diffusion des hausses aux biens manufacturés ou aux services se poursuit également, notamment parce que les entreprises envisagent toujours de répercuter la hausse du prix des matières premières. “ A horizon de trois mois, les entreprises prévoient principalement de faire face en recourant à une hausse de leurs prix de vente., indique M. Pouget et ceci, alors “ que la moitié d’entre eux l’ont déjà fait ».
Cette courroie de transmission fera progresser les biens de consommation de 5%, toujours à mi-année, et les services de 3%. Au total, l’inflation sous-jacente (qui n’inclut pas les prix des produits les plus volatils, comme l’énergie et l’alimentation), augmentera plus fortement que l’inflation totale. L’Insee estime qu’il atteindra 6,4 % sur un an en juin, contre 6,1 % en février 2023.
Les deux tiers des ménages indiquent avoir déjà changé leurs habitudes, notamment en réduisant leurs dépenses alimentaires et énergétiques pour le logement
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