La plupart des raffineries françaises restent bloquées, mardi 14 mars, à la veille de la huitième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, les grévistes étant toutefois réticents à mettre les sites totalement à l’arrêt alors que les stocks sont quasiment pleins.
“Dans les raffineries de TotalEnergies, pour l’instant ça n’a pas changé, les expéditions sont toujours bloquées partout”même si la production continue, a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Eric Sellini, coordinateur CGT du groupe.
Dans les raffineries de Feyzin (Rhône) et de Normandie, les plus importantes de France, le blocage des expéditions de carburant pendant près d’une semaine a entraîné une saturation des réservoirs de produits, risquant de nécessiter un arrêt de la production.
Dans ces deux raffineries de TotalEnergies, cependant, les salariés continuent d’opérer avec “des produits qui ne sont pas immédiatement commercialisables” parce qu’ils “ne veulent pas fermer la raffinerie pour le moment”a détaillé M. Sellini.
Bacs de stockage de saturation
Déjà ce week-end, les grévistes s’étaient mis d’accord “avec la direction” laisser sortir des produits pour pouvoir continuer la grève « sans arrêter les installations »avaient confirmé à l’AFP deux sources syndicales.
Chez les autres groupes pétroliers, la grève se poursuit également. Si la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime) a repris les expéditions jeudi, celle de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) “est toujours en grève”, a déclaré Eric Sellini à l’AFP. Idem à la raffinerie Petroineos de Lavera, où les ouvriers « sont toujours en grève »ajoute le délégué syndical, même si les bacs de stockage y arrivent aussi à saturation.
Un arrêt de raffinerie peut être déclenché de deux manières : un blocage des expéditions qui, une fois les stocks pleins, pose quand même la question de l’arrêt pour des raisons de sécurité ou une demande adressée aux responsables du site par les grévistes.
Depuis plusieurs jours, les syndicats du pétrole proposent aux grévistes des raffineries de durcir le mouvement contre la réforme des retraites en arrêtant la production, mais ces derniers rechignent à entamer ces opérations techniquement délicates et longues. Arrêter une installation peut prendre trois à quatre jours et redémarrer une voire deux semaines.