Doctissimo toujours trop gourmand en données personnelles, selon une ONG

Privacy International a déposé une plainte auprès de la CNIL. L’ONG accuse le site de santé de plusieurs manquements au Règlement européen sur les données personnelles (RGPD).

La Cnil devra se pencher sur la manière dont Doctissimo collecte les données personnelles de ses utilisateurs. Ce vendredi 26 juin, l’ONG Privacy International a porté plainte auprès du constable des données personnelles contre le site de santé, rapporte Le monde. Ce dernier est accusé de « manquements particulièrement graves et systémiques » au Règlement européen sur les données personnelles (RGPD), entré en vigueur en mai 2018.

Un grand nombre de tiers impliqués

Concrètement, Privacy reproche à Doctissimo le «partage systématique des données personnelles avec un grand nombre de tiers”, alors même que ces données, en réalité médicales, présentent un caractère particulièrement sensible. En tout, et toujours selon l’ONG, le site de santé se réserverait le droit de partager les informations liées à ses visiteurs avec 557 entreprises différentes. En particulier, les informations sur les visiteurs des pages consacrées à la dépression sont transmises à 41 sites partenaires différents, le plus souvent à des fins publicitaires.

“Si vous répondez à un test sur la dépression ou consultez des informations sur la grossesse, ces données pourront être centralisées par ces partenaires via leurs traceurs afin de construire un profil détaillé qui sera vendu à des éditeurs et permettra d’envoyer de la publicité, mais potentiellement finissent ailleurs, dans les agences de notation par exemple », explique Eliot Bendinelli, de Privacy International.

Il y a quelques mois, Privacy International avait déjà adressé des critiques similaires au groupe détenu par TF1. L’une d’entre elles concernait les questionnaires proposés aux internautes sur Doctissimo : l’ONG avait dans cette affaire relevé que les réponses des internautes étaient transmises sans protection au prestataire technique responsable du test, alors même qu’elles comportaient des informations à caractère médical.

“Rien n’a changé”, tranche désormais l’ONG pour justifier l’actuelle plainte, se disant “très préoccupée par les pratiques de Doctissimo (…) dont le traitement des données personnelles concerne au premier plan des millions de personnes en France”. La plainte déposée par Privacy International n’est pas une plainte au sens juridique du terme. Il reste néanmoins dépourvu d’effets. Début 2019, une plainte du même ordre a conduit à la condamnation par la Cnil de Google, à une lourde amende de 50 millions d’euros.

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