Du Rajasthan au Kerala, l’Inde rêve d’énergie solaire

Les fabricants indiens parient gros sur l’énergie solaire. Les deux hommes les plus riches du pays, Mukesh Ambani et Gautam Adani, investissent massivement. La dernière grande annonce remonte au 3 mars, lorsque Mukesh Ambani s’est engagé à développer une capacité de 10 gigawatts (GW) dans l’Etat d’Andhra Pradesh (Sud). L’Inde se classe déjà au cinquième rang mondial, avec une capacité solaire installée de plus de 60 GW.

Une série de mégaprojets mais aussi de petites unités ont été déployées ces dernières années. L’immense parc solaire de Bhadla dans le désert du Rajasthan est considéré comme le plus grand au monde avec plus de 10 millions de panneaux solaires couvrant 5 700 hectares et offrant une capacité totale de 2,25 GW. L’Inde a déjà donné son feu vert pour la construction de plus de 50 fermes solaires à travers le pays. Au Kerala, l’aéroport de Cochin peut également se targuer depuis 2015 d’être le premier à fonctionner entièrement à l’énergie solaire. Parallèlement, le gouvernement mise aussi sur des projets décentralisés en incitant les particuliers à utiliser les toits pour se connecter aux réseaux.

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Le géant sud-asiatique s’est fixé des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables. Troisième émetteur de gaz à effet de serre au monde, en passe de devenir le pays le plus peuplé de la planète, elle espère atteindre la neutralité carbone en 2070. Pour y parvenir, l’Inde veut installer une capacité de 500 GW d’énergie renouvelable. d’ici 2030. Aujourd’hui, 42 % de la capacité installée est renouvelable, mais environ 70 % de l’électricité indienne continue d’être produite à partir de centrales au charbon.

Diminuer la dépendance vis-à-vis de la Chine

« D’une capacité de 2 GW d’énergies renouvelables en 2014, nous sommes passés à 100 GW en moins de dix ans, ce qui est un progrès considérable », juge Swati Dsouza, spécialiste de l’énergie à l’Institut d’économie de l’énergie et d’analyse financière. Et, même si l’Inde n’atteint pas ses objectifs, “grâce à ces ambitions, un signal clair a été envoyé au monde de l’entreprise et a permis de piloter une trajectoire”, dit l’analyste.

Le gouvernement s’appuie sur le secteur privé et met en place des incitations financières. Plus d’une dizaine d’entreprises, dont le conglomérat de Mukesh Ambani, Reliance Industries et Tata Power, ont répondu le 3 mars à un appel d’offres pour bénéficier de 2,24 milliards d’euros de subventions gouvernementales. afin de fabriquer des panneaux solaires et ainsi réduire la dépendance vis-à-vis de la Chine. L’objectif est de réussir à satisfaire les besoins nationaux et de pouvoir les exporter.

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