En Suède, une polémique sur le mot “zézette” embarrasse la justice

Publié le samedi 25 février sur Instagram par l’influenceuse Caroline Svelid, le message a été partagé des centaines de fois sur les réseaux sociaux ce week-end en Suède. Sur fond rose, six mots écrits en blanc forment le hashtag #JagVetVadEnSnippaÄr, “Je sais ce qu’est une zézette”, en français. Une phrase devenue en quelques jours l’expression de l’indignation générale face à ce que beaucoup osent appeler un scandale judiciaire.

Le 23 février, la cour d’appel de Göteborg a acquitté un homme d’une cinquantaine d’années, condamné en première instance pour deux viols sur une fillette de dix ans. L’attaque a eu lieu à l’été 2021, dans les locaux de l’Armée du Salut dans une ville du sud de la Suède. Selon le récit de la victime, l’homme avait “mettre sa main à l’intérieur [son] short et [sa] culotte »Alors « posa la main sur [sa] zezette et introduit un doigt ». Il conduisit alors l’enfant dans une autre pièce et répéta ses gestes.

En première instance, le tribunal a estimé que le témoignage de la victime était crédible. Poursuivi pour viol, l’homme – qui nie les faits – a été condamné à trois ans de prison et à une amende de 140 000 couronnes (12 600 euros) en septembre 2022. Il a fait appel.

Un mot que “tout le monde utilise”

En principe, les juges qui ont examiné l’affaire en deuxième instance ne remettent pas en cause le récit de la jeune fille. Ils considèrent au contraire que les faits sont “éprouvé”. Mais ils s’interrogent sur le sens du mot “snippa” (“zézette”). Considérant que les enquêteurs n’ont pas demandé suffisamment de précisions à la jeune victime sur la définition exacte du terme, ils se réfèrent au dictionnaire de la langue suédoise, selon lequel “snippa” Est “une expression courante pour les organes génitaux externes d’une femme” et non, ils écrivent dans leur décret, synonyme de vagin. Par conséquent, il n’y aurait pas eu de pénétration, donc pas de viol.

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Cette conclusion provoque une énorme polémique en Suède. L’appelant un” impair “la procureure Eva-Lotta Swahn, qui s’est dit “extrêmement surpris” par décision de la cour d’appel, a demandé que l’affaire soit portée devant la haute cour de justice. Déjà, de nombreux avocats s’inquiètent de voir la voix des enfants mise en cause. Surtout, précise l’avocate de la jeune fille, Agneta Carlquist, que les enquêteurs ont pris grand soin de lui faire expliquer précisément ce qu’elle avait subi. Mmoi Carlquist est indigné que “les bons hommes de la cour d’appel” nje ne comprends pas un mot “la crèche, l’école et tout le monde utilise”.

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