Eric Dupond-Moretti, deux bras d’honneur qui tombent mal pour un ministre fragilisé

Est-ce un simple incident ou l’expression d’une mauvaise passe ? Le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, a suscité mardi 7 mars de nombreuses réactions pour s’être adressé “deux armes d’honneur”au coeur de l’Assemblée nationale, sous la direction d’Olivier Marleix, président du groupe Les Républicains (LR).

Après plusieurs arrestations de l’opposition et suspensions de séances, le garde des sceaux a fini par s’excuser. “Je suis profondément touché par ce moment (…). Je répète ici que je n’ai pas voulu viser le président Marleix. Si mon geste a été mal interprété, je lui présente mes excuses ainsi qu’à l’ensemble de la représentation nationale. »

Ces heurts ont eu lieu lors de l’examen du projet de loi porté par Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance, visant à instaurer une peine d’inéligibilité obligatoire contre les auteurs de violences. Au cours de son allocution, M. Marleix a rappelé plusieurs affaires concernant des membres du camp présidentiel, dont le garde des sceaux, mis en examen pour prise illégale d’intérêts.

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C’est pendant que le député de droite descendait de l’estrade que M. Dupond-Moretti aurait fait les armes d’honneur. Interrogé par un élu LR, le garde des sceaux a aussitôt reconnu son geste, mais a aussi aussitôt affirmé qu’il voulait dire que le député de droite (Eure-et-Loir) faisait “une arme d’honneur à la présomption d’innocence”. Ce que le compte rendu de la réunion confirme.

Entretien avec Elisabeth Borne

Cet épisode arrive au pire moment pour le gouvernement, en plein débat sur les retraites. En effet, les voix de la droite sont indispensables à l’exécutif pour faire passer sa réforme au Parlement, alors que la mobilisation contre le texte n’a jamais été aussi forte. Ainsi, selon l’Agence France-Presse, la Première ministre, Elisabeth Borne, aurait déclaré à Eric Dupond-Moretti lors d’un échange téléphonique que ce “le comportement n’avait pas sa place dans l’hémicycle”.

De plus, le gouvernement ne s’est pas privé de reprochent aux députés du groupe La France insoumise (LFI) leur comportement lors de l’examen du projet de loi sur les retraites. Des propos que la présidente des députés “insoumis”, Mathilde Panot, s’est contentée de souligner, mardi après-midi, pour fustiger des positions contradictoires.

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Dans l’entourage du garde des sceaux, on répète qu’il n’a pas l’intention de démissionner, et l’impact de la journée du 7 mars est minimisé : « Ce n’est pas une mauvaise passe, c’est un incident comme il y en a déjà eu. Nous allons bientôt passer à autre chose. Il a seulement fait remarquer au président Marleix [que ce dernier] a salué la présomption d’innocence dans son discours. Elle ne visait en aucun cas le président [du groupr LR] directement. Et il ne faut pas extrapoler en disant que cela aura des conséquences sur le vote de la réforme des retraites. »

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