Fiscalité mondiale des ultra-riches : “Ce que nous avons réalisé pour les multinationales, nous devons le faire pour les grandes fortunes”

ÀAlors que depuis 2020, les 1% les plus riches ont capté près des deux tiers de la richesse produite, l’extrême pauvreté a augmenté et les salaires de près de deux milliards de personnes ne suivent toujours pas le rythme de l’inflation.

Concrètement, parce que les chiffres parlent plus fort que les mots, en 2018, Elon Musk, alors deuxième homme le plus riche du monde, n’a pas payé un sou d’impôt fédéral. Jeff Bezos n’a pas non plus payé d’impôts en 2007 ou 2011. 3 %.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Tout simplement parce que les très riches peuvent utiliser des dispositifs fiscaux élaborés pour réduire leur taux d’imposition au strict minimum, ce que les ménages ordinaires ne peuvent pas faire, mais aussi parce que les pays ont progressivement abandonné la taxation de la fortune et du capital. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle qui prévaut entre multinationales et PME. En moyenne, le taux d’imposition des PME en Europe dépasse les 20 %, quand il stagne autour de 9 % pour les multinationales du numérique, par exemple.

Injustices fiscales, économiques et environnementales

De plus, face à cette injustice et à cette rupture d’égalité, un accord mondial sur l’imposition minimale des multinationales a été élaboré sous l’égide de l’OCDE. Elle sera effective à l’échelle européenne grâce à une directive définitivement adoptée fin 2022.

Ce que nous avons réussi à faire pour les multinationales, nous devons maintenant le faire pour les très riches.

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Sur le modèle de cet accord, il faut désormais parvenir à un accord sur la fiscalité des plus hauts patrimoines, afin de mettre fin à des années de course au moins-disant fiscaliste et de lutter contre les injustices fiscales, les conséquences économiques et environnementales.

Notre proposition est simple : introduire un impôt progressif sur le patrimoine des ultra-riches à l’échelle internationale afin de réduire les inégalités, tout en participant au financement des investissements nécessaires à la transition écologique et sociale. De nombreuses propositions existent dans ce sens, parmi lesquelles celle d’une taxation à 1,5% d’un patrimoine de 50 millions d’euros. Il nous appartiendra de décider collectivement et démocratiquement du niveau juste et adéquat de cette taxe.

Les millionnaires prétendent être davantage taxés

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