Au rayon chaussures des Nouvelles Galeries de Belfort, “il n’y a plus grand chose à vendre”, déplore Laurence Rufols, salariée de ce magasin exploité depuis 2018 par Hermione Retail, filiale de la Financière immobilière bordelaise (FIB), créée par l’homme d’affaires Michel Ohayon. Le magasin belfortain n’a pas été livré des collections printemps-été, notamment par les Galeries Lafayette, son franchiseur et logisticien. “Aucun ne l’a été”dit un membre du staff, début mars.
En grande difficulté financière, les 26 magasins d’Hermione Retail ont été placés en procédure de sauvegarde, à la demande de son actionnaire, auprès du tribunal de commerce de Bordeaux, le 22 février. Cadres, salariés et manifestants de l’enseigne redoutent désormais l’audience prévue en avril. 19. Aux juges, les dirigeants d’Hermione Retail présenteront ensuite « des comptes certifiés et une prévision de trésorerie »déclare un porte-parole, précisant que ce délai ne sera pas un “réunion couperet” consacrée à la poursuite de l’activité ou à l’ouverture d’un plan de cession.
Pourtant, les représentants du personnel sont sur le qui-vive depuis fin 2022. Selon un rapport d’expertise établi pour le Comité social et économique, Hermione Retail était en cessation de paiement mi-décembre. L’entreprise fait face à une responsabilité “qui dépasse de loin la trésorerie disponible”, selon cette analyse. A cette époque, Hermione Retail devait 35 millions d’euros à ses fournisseurs, dont 25 millions aux Galeries Lafayette, qui lui vendaient des collections de mode et lui facturaient des prestations de logistique et de livraison.
Le montant de cet impayé “a maintenant atteint 30 millions d’euros”, souligne un élu CFDT. Cependant, la marque a accepté un moratoire. Interrogé à ce sujet, le distributeur dirigé par Nicolas Houzé n’a pas souhaité commenter cette information. Hermione Retail, son franchisé, lui refuse, “officiellement” que la société est insolvable. D’autant que le tribunal a validé l’ouverture de la procédure de sauvegarde, conditionnée précisément au non état de cessation des paiements.
Les élus du personnel (1.109 salariés) craignent une casse sociale. “Je ne me fais plus beaucoup d’illusions. Les Nouvelles Galeries de Belfort, c’est le magasin le plus vétuste de la chaîne »observe Mmoi Rufols. Ce point de vente avait échappé aux deux vagues de fermeture des magasins Nouvelles Galeries et Galeries Lafayette.
« Il y a lieu de s’inquiéter pour les centres-villes »
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