Nouveau venu au palmarès des European Funds Trophy, Gay-Lussac Gestion remporte le trophée du meilleur gérant multi-pays dans la catégorie quatre à sept fonds. Un temps fort bienvenu pour cette petite société de gestion qui a connu un tournant fin 2020, avec l’acquisition par son management des parts de l’actionnaire historique, la banque d’affaires américaine Raymond James Financial.
Un changement d’actionnaire qui a entraîné un changement de nom, puisque le gérant s’appelait auparavant « Raymond James Asset Management ». Grâce à cette opération, l’entreprise s’est retrouvée les mains libres pour se développer, notamment en épargne entreprise avec le lancement d’une offre de plan d’épargne entreprise et d’épargne retraite fin 2022.
En revanche, la gestion (1,5 milliard d’euros d’actifs fin 2022) est restée inchangée pour ce spécialiste des petites et moyennes capitalisations.
“L’année 2022 a été assez compliquée pour les petites capitalisations, qui affichent désormais un retard important en termes de valorisation et de performance par rapport aux grandes capitalisations”, observe Hugo Voillaume, co-responsable actions au sein de l’entreprise. Depuis plusieurs années, les fonds investis en petites valeurs subissent des sorties de capitaux qui pénalisent ce segment du marché boursier.
Une approche défensive
Cependant, la société de gestion prévoit un retour des flux d’épargne. “Nous ne sommes pas les seuls à constater que la correction boursière a été excessive, d’autant plus que les petites valeurs ont moins profité du rebond du début d’année que les grandes valeurs”souligne Hugo Voillaume.
Autre facteur de confiance : la bonne santé économique du tissu des PME françaises et européennes. “Il y a du potentiel dans de nombreuses actions, mais vous devez choisir vos entreprises avec soin, croit Hugo Voillaume. Nous privilégions ceux qui ont une bonne récurrence de performance économique et qui génèrent du cash pour investir dans leur entreprise et ainsi grandir. »
La société de gestion prône ainsi une approche défensive, ces sociétés devant mieux se comporter dans un contexte économique moins porteur. “Nous sommes très attentifs au risque, avec la volonté d’éviter les fortes baisses”, souligne Hugo Voillaume. Prudence également déployée dans la stratégie de gestion. Un premier tri quantitatif restreint l’univers d’investissement aux seules valeurs de qualité valorisées. Une analyse des fondamentaux des sociétés est ensuite réalisée pour sélectionner les titres. « Nous utilisons également des méthodes quantitatives pour construire le portefeuille afin de limiter les biais humains, dit Hugo Voillaume. Plus le titre affiche un profil risqué, moins on pourra le pondérer dans le portefeuille. »