Grève du 15 mars, en direct : suivez la huitième journée de manifestations contre la réforme des retraites

Côté mobilisation, essoufflement dans les raffineries et à la RATP, éboueurs et énergie au premier plan

A la veille du possible vote de la réforme au Parlement, les grèves connaissent des situations contrastées, avec des mouvements toujours très populaires dans l’énergie et chez les éboueurs parisiens, mais qui semblent s’essouffler dans les raffineries et certaines parties des transports.

  • Éboueurs : à Paris l’accumulation continue

Les éboueurs et agents de propreté de la Ville de Paris ont voté hier matin la poursuite de la grève “au moins jusqu’au 20 mars”, lors d’une assemblée générale sur le site d’incinération d’Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) alors que quelque 6.600 tonnes de déchets s’amoncelaient déjà dans les rues de la capitale. Les secteurs les plus touchés sont les dix quartiers dont la collecte est assurée par les agents de la Mairie. Mais même dans celles gérées par des prestataires privés, la collecte est perturbée en raison des blocages des trois usines d’incinération d’Ivry-sur-Seine, Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen.

  • Situation contrastée dans les transports

La RATP s’attend aujourd’hui à un trafic légèrement perturbé dans le métro parisien mais très perturbé dans le RER.

Le trafic restera dégradé sur les lignes de banlieue D et R en région parisienne, avec 2 trains sur 5 en moyenne – et notamment une interruption entre Châtelet-les-Halles et Gare-de-Lyon pour la D. Les trois quarts des les trains doivent circuler sur les lignes E et P, les deux tiers pour les lignes C, H, J et L, et la moitié du service habituel pour les RER A et B, ainsi que sur la ligne N.

A la SNCF, le trafic reste perturbé et le trafic sera similaire à celui de lundi et mardi, avec notamment 3 TGV Inoui et Ouigo sur 5, 1 Intercités sur 3, aucun train de nuit et 2 TER sur 5 en moyenne nationale et difficultés en Ile-de-France.

Dans les airs, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d’annuler 20% de leurs vols à Paris-Orly de la journée en raison d’une grève des contrôleurs aériens.

  • Electriciens et gaziers toujours mobilisés

Les coupes de production étaient encore à l’ordre du jour hier dans le secteur de l’électricité, toujours très mobilisé compte tenu de l’enjeu crucial pour les électriciens et opérateurs gaziers, qui, outre le recul de l’âge légal, craignent la suppression de leur régime spécial de retraite.

Le site EDF a recensé hier après-midi des coupures de production dans les centrales nucléaires, comme dans les centrales thermiques. En hydraulique, le site EDF a annoncé une “perte de puissance disponible en cours” de 6 210 MW, “lié au mouvement social actuel”. Les électriciens mènent aussi des actions coup de poing : à Cestas (Gironde), la plus grande centrale photovoltaïque de France, le poste RTE de raccordement au réseau électrique a été occupé dans la matinée par une centaine de manifestants, a annoncé la CGT.

Côté gaz, les 13 stockages de gaz de Storengy étaient encore occupés et en grève hier après-midi et seront “Au moins jusqu’à la fin de la semaine”selon CGT-Energie, sans conséquences à ce stade pour les clients.

  • Les raffineries marquent le pas

La plupart des raffineries françaises étaient encore en grève hier, mais les grévistes hésitaient à fermer complètement les sites alors que les stocks sont presque pleins. Depuis plusieurs jours, les syndicats du pétrole proposent aux grévistes des raffineries de durcir le mouvement contre la réforme des retraites en arrêtant la production, mais ces derniers rechignent à entamer ces opérations techniquement délicates et longues.

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