Pour les éboueurs, la mobilisation continue ce mercredi devant les incinérateurs de déchets d’Île-de-France
Le mouvement de grève reconductible des éboueurs parisiens, initié lundi, jour stratégique car c’est celui de la plus grosse collecte, se poursuit ce mercredi. Des salariés de la propreté de la Ville de Paris, mais aussi des équipes privées ainsi que des salariés des centres de tri se relaient jour et nuit devant les incinérateurs d’Ivry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, et d’Issy-les-Moulineaux. , dans les Hauts-de-Seine.
L’arrêt technique du troisième centre de traitement, à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis, est prolongé. A Ivry, “les fours sont éteints depuis mardi après-midi”, assure Christophe Farinet, secrétaire général adjoint CGT du secteur traitement des déchets, nettoyage, eau, égouts, assainissement. Au total, trois incinérateurs du Syctom, l’agence métropolitaine des déchets, ne peuvent pas être utilisés, les bennes ne peuvent pénétrer dans les locaux des usines.
A Paris, où l’équivalent de 3 000 tonnes d’ordures ménagères sont ramassées en moyenne chaque jour, et 2 900 kilomètres de trottoirs balayés, certaines collectes, notamment celles de la Régie (la moitié des arrondissements) n’ont pas été assurées. mardi, ni ce mercredi. Mardi soir, la Ville estimait à 1.800 tonnes la quantité de déchets laissée au pied des immeubles. Les chiffres ne cessent d’augmenter. Cet après-midi, dans le 17e, il restait 495 tonnes non récupérées (330, la veille), 360 tonnes dans le 14e (180, la veille). La Ville de Paris est en contact avec les services du Syctom pour voir comment traiter les déchets collectés.
Les salariés du secteur du traitement des déchets et du nettoyage espèrent non seulement le retrait du projet de réforme des retraites, mais ils demandent aussi à retrouver les acquis sociaux perdus lors des précédentes réformes. « Nous sommes en grève reconductible pour un retour au statut d’avant : départ à 60 ans pour les agents sédentaires, à 55 ans pour les éboueurs, et à 50 ans pour les égoutiers », explique Christophe Farinet, qui rappelle qu’un éboueur, du fait des lourdes charges, des gaz qu’il respire, du travail à horaires décalés, a une espérance de vie de douze ans en moins, par rapport à un travailleur sédentaire. Pour les égoutiers, exposés à des gaz encore plus toxiques, c’est même dix-sept ans de moins.