Après des années de croissance ininterrompue, le marché immobilier ralentit. La Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) annonce une baisse de 7% des signatures de compromis de vente entre septembre et décembre 2022 par rapport à 2021.
Alors que ces deux dernières années, la barre du million de transactions a été largement franchie, nous pourrions être sous le seuil des 900 000 transactions en 2023. “Partout, on voit que les stocks de biens à vendre augmentent et que les acheteurs ont repris le contrôle, les prix devraient baisser”prédit Philippe de Ligniville, directeur général adjoint de Bien’ici, plateforme de diffusion d’annonces immobilières.
Le baromètre de février 2023 de l’association Les Prix immobiliers (LPI), tenu par plusieurs banques et réseaux d’agences immobilières, indique que les prix, toutes régions et tous biens confondus, ont baissé de 1,4% sur les trois derniers mois. .
En janvier, la baisse des prix est observée dans 20 % des villes de plus de 40 000 habitants, contre 17 % à la même période en 2022. C’est notamment le cas à Paris (– 1,2 % sur les trois derniers mois) ou en Lyon (–1,9 %). La marge de négociation entre le prix indiqué dans l’annonce et le prix de vente réel augmente : “Il est passé de 2,1% à 3,7% en 2023 et les délais de vente sont plus longs, ils sont désormais de 84 jours, contre 67 il y a un an”note Thomas Venturini, président du réseau d’agents Liberkeys.
Autre facteur favorable aux acquéreurs : entre 2025 et 2034, les logements énergivores portant les labels E, F ou G seront progressivement retirés du marché locatif, poussant certains propriétaires à vendre sans tarder. “On voit bien que les acquéreurs ne veulent plus visiter ces maisons, car ils ont peur de devoir entreprendre de gros travaux avec les coûts et les tracas que cela implique”témoigne Yann Jéhanno, président du réseau des agences Laforêt France.
Si l’impact de l’étiquette énergie sur le marché se confirme, cela devrait se traduire à terme par une baisse de prix pour 40% des logements français sur les 30 millions du parc actuel. Et les 5,2 millions de logements notés F ou G devraient voir leurs prix baisser plus rapidement puisqu’ils seront interdits de location entre 2025 et 2028.
Perte de pouvoir d’achat
Attendre quelques mois pour profiter de la baisse des prix peut donc se justifier. Mais la baisse de prix n’est pas le seul critère à prendre en considération lors de l’achat d’un logement : les taux d’intérêt sont également cruciaux puisque plus de la moitié des ménages empruntent pour acheter, selon l’Insee. « Pourtant la hausse des taux s’accélère, elle devrait atteindre 4 % dans les mois à venir. Et même avec une inflation qui efface un peu cette hausse, il faudrait que les prix baissent considérablement, autour de 21%, pour compenser la perte de pouvoir d’achat.estime Martin Menez, fondateur de Bevouac, spécialisé dans l’investissement locatif.
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