Inscription de l’avortement dans la Constitution : l’annonce d’Emmanuel Macron saluée, mais ses modalités inquiètent

Le suspense a été de courte durée. Une dizaine de minutes après avoir entamé son discours d’hommage à l’avocate Gisèle Halimi, organisé mercredi 8 mars dans la salle d’audience de la première chambre de la cour d’appel de Paris, Emmanuel Macron a annoncé la présentation ” Dans les mois à venir “ de« un projet de loi » d’inclure l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.

Au même moment, réunies place de la République, à Paris, et dans plusieurs autres villes, en cortèges célébrant la Journée internationale des droits des femmes, des militantes féministes ont appelé à sacrifier cette réalisation majeure, à laquelle 220 000 femmes en moyenne chaque année en France .

Très attendue par les associations de défense des droits des femmes qui militent pour cette constitutionnalisation depuis la révocation de l’arrêt Roe v.wade aux États-Unis en juin 2022, l’annonce a été saluée par ces derniers. “C’est un grand pas vers la sécurisation du droit à l’IVG en France et une avancée exemplaire pour le reste du monde”, a réagi Sylvie Pierre-Brossolette, la présidente du Haut conseil à l’égalité, qui assistait à la cérémonie. Selon elle, c’est “C’est important que le Président de la République l’ait fait à cette occasion, c’est le couronnement de l’oeuvre de Gisèle Halimi”.

Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, a souligné “l’impact très fort d’une telle décision sur la scène internationale, dont les militants du monde entier ont besoin”. Mmoi Mailfert, qui avait assisté dans la journée à la remise du prix Simone-Veil récompensant un collectif salvadorien pour le droit à l’avortement, s’est félicité que la France “peut servir d’exemple à d’autres pays” avec cette constitutionnalisation à venir.

Le Planning Familial, pour sa part, a tenu à saluer sur Twitter “une victoire pour les associations féministes” ainsi que “l’engagement des parlementaires”.

Emmanuel Macron cite “la liberté”, pas “la loi”

La promesse faite par le chef de l’État s’inscrit en effet dans la lignée d’une initiative parlementaire, dont le premier acte s’est tenu le 24 novembre 2022 à l’Assemblée nationale, avec l’adoption en première lecture d’un projet de loi constitutionnelle dans les rangs de La La France insoumise, soutenue par la majorité présidentielle, visant à garantir ” la droite “ à l’avortement dans la Constitution. Deux mois plus tard, le Sénat adopte à son tour le texte mais avec des modifications substantielles, votant en faveur de liberté de la femme d’interrompre sa grossesse.

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