Plus de 1.000 migrants ont été secourus lors de trois opérations menées dans la nuit et au petit matin, alors que la Première ministre italienne a réitéré cette semaine sa détermination à lutter contre l’immigration clandestine.
Plus de 1.300 migrants ont été secourus ce samedi par les garde-côtes et la marine italienne à bord de bateaux surchargés qui se débattaient en Méditerranée centrale, moins de deux semaines après un naufrage meurtrier sur les côtes sud de l’Italie, ont annoncé les services de secours.
Les opérations de sauvetage ont été menées le jour même où le corps de la 74e victime – une fillette de cinq à six ans – a été découvert dans la tragédie survenue il y a près de deux semaines au large de la ville calabraise de Crotone, selon l’agence de presse AGI. .
La justice a ouvert une enquête sur ce drame, notamment pour tenter d’expliquer l’arrivée trop tardive des secours. Ce naufrage a choqué l’Italie et suscité de vives critiques à l’encontre du gouvernement d’extrême droite de Giorgia Meloni élu sur une ligne anti-migrants.
Une première opération de sauvetage dans la nuit
Les garde-côtes et la marine italienne avaient dépêché vendredi plusieurs navires pour venir en aide à trois embarcations transportant plusieurs centaines de migrants et repérées en Méditerranée centrale, l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.
Ce samedi vers 3 heures du matin, 487 migrants ont été ramenés sains et saufs au port de Crotone, ont indiqué des secouristes. Des vidéos des garde-côtes, diffusées vendredi, montraient certains d’entre eux sur le pont d’un grand bateau de pêche flottant dans une mer agitée.
Une autre opération de sauvetage, au cours de laquelle 500 migrants ont été secourus à bord d’un navire des garde-côtes, touchait à sa fin, selon la même source. L’agence de presse Ansa avait précédemment rapporté que le navire, transportant 584 migrants, avait accosté dans le port de Reggio Calabria, une ville côtière du sud de la péninsule italienne.
Un troisième bateau transportant 379 personnes a été secouru par deux patrouilleurs des garde-côtes et les migrants ont été transférés sur un navire de la marine à destination du port sicilien d’Augusta.
Un nouveau décret renforçant les sanctions pour les passeurs
A l’issue d’un conseil des ministres délocalisé jeudi dans le sud du pays, la Première ministre Giorgia Meloni a réaffirmé la détermination de son gouvernement à lutter contre l’immigration clandestine et les passeurs.
Une première hors de Rome pour l’exécutif majoritaire d’extrême droite qui, depuis sa prise de fonction en octobre 2022, a multiplié les entraves aux opérations des navires humanitaires en Méditerranée.
Le Conseil des ministres a approuvé un nouveau décret augmentant les peines pour les passeurs et créant un nouveau crime passible de trente ans de prison pour les trafiquants dont les opérations ont entraîné la mort ou des blessures de leurs victimes.
Selon le ministère de l’Intérieur, 17 592 personnes ont débarqué depuis le 1er janvier en Italie, contre 5 976 sur la même période en 2022 et 5 995 en 2021, soit près du triple. Le nombre d’arrivées de migrants via la route de la Méditerranée centrale a bondi de 116 % en janvier et février par rapport à 2022, selon Frontex.