La Maison Blanche a marqué cette semaine à l’ordre du jour depuis longtemps. Jeudi 9 mars, Joe Biden compte présenter ses propositions budgétaires, lors d’un déplacement à Philadelphie. Un plan indicatif, aux visées partisanes, cherchant à approfondir le contraste avec le Parti républicain. Dans une tribune publiée dans le New York Times, le 7 mars, puis dans un communiqué de la Maison Blanche, le président américain s’est posé en défenseur de l’Etat fédéral, protecteur des plus fragiles, et notamment des personnes âgées. A un an et demi de la présidentielle, Joe Biden met de côté ses rêves de réconciliation nationale. La deuxième partie de son mandat, loin de s’annoncer sous le signe du rameau d’olivier, se présente comme une confrontation avec les républicains, qui contrôlent la Chambre des représentants.
Joe Biden veut faire du budget un affrontement entre deux visions de l’Amérique, deux conceptions de ses valeurs essentielles. Et ceci sachant que les propositions de la Maison Blanche n’ont aucune chance d’être validées au Congrès. “Ils ne verront pas la lumière du jour”, a résumé le leader républicain au Sénat, Mitch McConnell (Kentucky). Mais elles servent à tracer la voie que Joe Biden envisage pour les Etats-Unis, en attendant d’éventuellement annoncer sa candidature dans les mois à venir. Ils placent aussi les républicains, partisans d’une cure d’austérité, face à la nécessité de préciser à quelles coupes budgétaires ils réclament.
Constatant les menaces, particulièrement anticipées cette année, d’un shutdown (fermeture des missions non essentielles de l’Etat fédéral), en raison d’un non-relèvement du plafond de la dette cet été, Joe Biden interpelle les républicains de présenter un plan cohérent.
La dette américaine a franchi les 31.000 milliards de dollars (29.000 milliards d’euros), à fin décembre 2022, alors qu’elle était d’un peu moins de 6.000 milliards en 2000, rappelait un article récent du New York Times. “Cette augmentation, qui s’est étendue sur les administrations présidentielles de deux républicains et de deux démocrates, a été alimentée par des réductions d’impôts, des guerres, des stimuli économiques et la hausse des coûts des retraites et des programmes de santé”, résume le quotidien. Les républicains, qui refusent d’évoquer la responsabilité de Donald Trump dans cet alourdissement de la dette, ont décidé de s’engager dans un rapport de force avec la Maison Blanche : ils rejettent tout relèvement du plafond permettant à l’Etat d’emprunter sans coupes budgétaires importantes. Mais lesquels ?
Il vous reste 59,06% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.