Beau doublé pour Xi Jinping. En plus d’avoir obtenu un nouveau mandat de président de la République – les 2 952 délégués de l’Assemblée populaire nationale ont voté à l’unanimité en sa faveur vendredi 10 mars -, le numéro un chinois a contribué à la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran. , annoncé depuis Pékin le même jour. Non seulement les négociations secrètes ont été conclues sous l’égide de la Chine – la déclaration finale est d’ailleurs tripartite – mais, depuis 2016, Xi Jinping lui-même s’est fortement impliqué dans la région. Cet accord de normalisation confirme la montée en puissance de la Chine au Moyen-Orient. Longtemps cantonné au rôle de simple client des compagnies pétrolières du Golfe, Pékin est devenu un partenaire stratégique des monarchies de la péninsule et désormais, par conséquent, un acteur politique dans cette région.
Entre la monarchie d’Arabie saoudite, traditionnellement pro-américaine et abritant le premier lieu saint de l’islam, et la Chine communiste, qui persécute les musulmans ouïghours, l’accord n’a pas été facile. Mais Xi Jinping a su profiter de la montée en puissance de Mohammed Ben Salman (« MBS ») à partir de 2015 pour opérer un rapprochement fondé à la fois sur le développement des échanges économiques et sur la volonté de Riyad de se démarquer de Washington.
En janvier 2016, Xi Jinping a effectué une visite officielle en Égypte, en Arabie saoudite et en Iran. Il y avait conclu de nombreux accords et avait intégré ces pays dans son projet d’investissement international pour les « Nouvelles Routes de la Soie ». L’Arabie saoudite était alors devenue un “partenaire stratégique intégral” de Chine, une qualification réservée jusque-là, dans la région, à l’Iran et aux Émirats arabes unis.
Porte-parole d’un « Sud global »
Contrairement à Washington, la Chine a toujours réussi à entretenir de bonnes relations avec Riyad et Téhéran (et aussi Israël). En mars 2021, le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Wang Yi, a signé un “accord de coopération stratégique” pour une durée de vingt-cinq ans.
En décembre 2022, Xi Jinping est de nouveau accueilli en pompe à Riyad. Outre l’approfondissement de la coopération entre les “Nouvelles Routes de la Soie” et le programme de modernisation du royaume (“Vision 2030”) mené par “MBS”, ce voyage a été l’occasion d’organiser le premier sommet entre la Chine et les pays du Golfe. Même si la République islamique n’avait pas forcément vu cet événement d’un bon œil, l’accueil en grande pompe à Pékin du président iranien Ebrahim Raïsi, mi-février, a sans doute permis d’apaiser les divergences et de préparer la négociation. qui s’est terminé vendredi.
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