La musique enregistrée revient aux niveaux de 2007

Retournez quinze ans en arrière. Les revenus de la vente de musique enregistrée (plateformes de streaming, CD, vinyles, revenus générés par la musique de films, publicités ou droits voisins payés pour la diffusion radio, etc.) ont retrouvé, en 2022, exactement leur niveau de 2007, selon l’étude annuelle par le Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP), publié le mardi 14 mars. Cette amélioration de 6,4 % s’inscrit dans un marché qui continue de progresser pour la sixième année consécutive.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Streaming musical : « Attendre que les plateformes deviennent rentables, c’est endosser un système dysfonctionnel »

Pourtant, ce chiffre d’affaires ne représente que 52% du pic historique de 2002. Signe d’un retournement particulièrement violent, après cet âge d’or, lié au manque d’anticipation d’une industrie qui ne l’avait pas vu venir l’essor du numérique. Aujourd’hui pourtant, le streaming par abonnement reste de loin, avec 426 millions d’euros, la principale source de revenus de la musique enregistrée et son principal relais de croissance.

Si le SNEP constate que le nombre d’abonnements payants au streaming (Spotify, Deezer, Apple Music, Amazon Music, Qobuz, etc.) a augmenté d’un million en 2021, pour atteindre onze millions en 2022, la France reste proportionnellement très en retard sur les autres grandes marchés de la musique.

Préoccupations relatives à TikTok

Le taux de pénétration des abonnements rapportés à la population n’est que de 18% en France, contre 29% aux Etats-Unis par exemple. Dans un classement des dix-huit principaux pays concernés, la France est en 16e lieu. De plus, le streaming financé par la publicité, comme le streaming vidéo, progresse certes régulièrement, mais génère toujours des revenus modestes.

Lire aussi : Streaming musical : entre 1% et 3% d’écoute artificiellement gonflée en 2021

Retour de la nostalgie, l’engouement pour le vinyle est indéniable. Au point, d’ailleurs, où ces gâteaux noirs qui redeviennent à la mode totalisent désormais 45% des ventes physiques. Contre 1 % il y a à peine dix ans. Les disques font presque jeu égal avec les CD, qui continuent inexorablement de chuter.

L’une des inquiétudes du SNEP est la percée spectaculaire de TikTok : 45% des 16-24 ans déclarent y passer plus de temps que sur les services de musique en ligne. Cependant, Alexandre Lasch, directeur général du SNEP, juge “très insuffisant” La rémunération de TikTok pour la création musicale. Il craint aussi que “utilisation massive” de cette application mobile de partage de vidéos, développée par la société chinoise ByteDance, « détourner les consommateurs des offres d’abonnement », qui constituent, à ses yeux, “le principal moteur économique de la musique aujourd’hui”.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés TikTok, l’algorithme qui bouscule la culture

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *