La bataille autour du projet Willow dure depuis des années. Malgré la pression des associations environnementales, le gouvernement américain a approuvé lundi 13 mars ce projet pétrolier majeur dans le nord-ouest de l’Alaska, selon le ministère de l’Intérieur, responsable des terres fédérales aux États-Unis. Le président Joe Biden, un démocrate, était arrivé au pouvoir en promettant de ne pas autoriser de nouveaux forages pétroliers et gaziers sur les terres fédérales.
Le projet Willow du géant américain ConocoPhillips, réduit à trois zones de forage contre les cinq initialement demandées par l’entreprise, est situé dans une zone appelée National Petroleum Reserve. Ce sont des terres de l’État américain en Alaska.
Les défenseurs du projet Willow y voient une source d’emplois et une contribution à l’indépendance énergétique des Etats-Unis. Mais les associations écologistes, qui avaient lancé une vaste campagne pour lutter contre le projet, dénoncent, elles, une catastrophe pour le climat. Soucieux dans le même temps de donner des gages aux défenseurs de l’environnement, le gouvernement américain a annoncé qu’il travaillait sur des protections supplémentaires pour une vaste zone de la réserve nationale de pétrole. Il a également dit vouloir interdire définitivement les forages sur une large zone de l’océan Arctique bordant cette réserve.
« Des effets dévastateurs pour nos populations, la faune et le climat »
Mais “Willow va être l’une des plus grandes opérations pétrolières et gazières sur les terres publiques fédérales du pays”a déclaré lundi l’organisation environnementale Sierra Club. « La pollution par le carbone qu’il libérera dans l’air aura des effets dévastateurs sur notre peuple, la faune et le climat. Nous en subirons les conséquences pendant des décennies. » Depuis des jours, une vague de vidéos s’opposant au projet déferlait sur le réseau social TikTok, et une pétition en ligne avait recueilli plus de 3,2 millions de signatures.
Le projet Willow a été initialement approuvé par l’administration Trump, avant d’être temporairement interrompu en 2021 par un juge, qui l’a renvoyé pour un examen plus approfondi par le gouvernement. Début février, la régie foncière avait publié son analyse environnementale du projet, dans laquelle elle avait détaillé une “alternative préférée”. Ce dernier a réduit le projet à trois sites de forage au lieu de cinq, avec environ 219 puits.
Résultat de cette solution : la production de 576 millions de barils de pétrole sur environ 30 ans, selon les estimations de l’office. Et l’émission de 9,2 millions de tonnes de CO2 par an, soit 0,1 % des émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis en 2019.
Joe Biden a promis de réduire les émissions de gaz à effet de serre aux États-Unis de 50 à 52 % d’ici 2030, par rapport à 2005. Un objectif pris dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat pour permettre à la première économie mondiale d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

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