Depuis quelques mois, Laurent Wauquiez tente de rester à l’écart de l’actualité. Problème, le président d’Auvergne-Rhône-Alpes a perdu son jeu de cache-cache médiatique. Mardi 21 février, le parquet national financier a procédé à une perquisition au siège de la région, à Lyon, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en décembre 2022 “pour favoritisme, recel de favoritisme et détournement de fonds publics” suite aux révélations de Médiapart.
Le 23 juin 2022, le président régional a réuni 90 invités de marque (entrepreneurs, sportifs, personnalités médiatiques) pour un “dîner des cimes” au Château de La Chaize (Rhône), en Beaujolais. L’addition est salée : un peu plus de 100 000 euros – soit plus de 1 100 euros par convive, “100% à ses frais”indique alors la présidence de la région à Médiapartsans préciser sur quel budget les dépenses avaient été imputées.
Dans son parti Les Républicains (LR), certains attendent d’autres nouvelles de celui qui apparaît, à 47 ans, comme le candidat idéal à la présidentielle de 2027. Un député s’étonne, par exemple, de son silence sur les retraites réformistes et ses paroles à un Eric Ciotti très occupé avec ses frondeurs. Samedi 18 février, le président de LR l’a bien mis en garde avant de retirer Aurélien Pradié de son poste de vice-président exécutif du parti pour insoumissions répétées. Mais les amis du député du Lot ne croient pas à une intervention de M. Wauquiez et soutiennent que ce dernier préfère s’en laver les mains.
“Ça reste entre nous”
A force, M. Ciotti a pris sa décision. Il n’est pas contre une petite aide de son champion de l’Elysée. Mais il assure le service minimum, quand son principal rival, le président des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, continue le matin à critiquer une réforme injuste selon lui. “Je respecte la position de Laurenta déclaré le président de LR au Monde. On discute régulièrement ensemble, mais ça reste entre nous. »
Laurent Wauquiez se cache-t-il ? A droite, certains le chuchotent, d’autres le formulent volontiers, comme Jean-François Copé. “Il se cache en laissant ses partisans torpiller la ligne courageuse portée par le trio Eric Ciotti-Olivier Marleix-Bruno Retailleau [les présidents de groupe à l’Assemblée et au Sénat] »déplore le maire de Meaux (Seine-et-Marne) dans un entretien avec Journal du dimanche, 18 février. Dans l’entourage de l’intéressé, on évoque sa déclaration du 20 janvier en marge de ses vœux à la presse lyonnaise : cette réforme n’est pas la sienne, mais le principe de responsabilité « consistera à ne pas s’y opposer ».
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