Cette progression est tirée par le numérique, qui représente les trois quarts des ventes de musique en 2022, contre un quart en 2012, selon des chiffres publiés mardi par le Syndicat national de l’édition phonographique.
L’an dernier, le marché français de la musique enregistrée a généré un chiffre d’affaires de 920 millions d’euros, en hausse de 6,4% par rapport à 2021, a révélé mardi 14 mars le Syndicat national de l’édition phonographique. Parmi ce chiffre d’affaires, les ventes de musique numérique et physique sont toujours en hausse (+4,7% entre 2021 et 2022).
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Cette croissance est tirée par le digital qui s’élève à 569 millions d’euros en 2022. Cela représente les trois quarts des ventes de musique réalisées en 2022, alors qu’en 2012 le physique était majoritaire et le streaming ne représentait que 25% des ventes. L’inversion du modèle de vente se poursuit, les ventes numériques ayant augmenté de 12 % entre 2021 et 2022. Cette augmentation “non seulement compense la baisse physique, mais permet aux ventes totales de musique (…) de retrouver leur niveau de 2007”, explique le SNEP. Nous restons, cela dit, à peine à la moitié du pic historique de 2002.
Ventes physiques en baisse, après un rebond “spectaculaire”
“Le streaming par abonnement reste de loin la première source de revenus de la musique enregistrée (56%)” et reste donc un « levier majeur de croissance du marché ». Bien qu’elle ait augmenté de 11% depuis 2021, la France est toujours en “retard dans le développement de ce segment”, concède le Syndicat national de l’édition phonographique. Pour sa part, le streaming financé par la publicité a augmenté de 21 % en glissement annuel, représentant 8 % du total des revenus des ventes de musique enregistrée.
“Le vinyle représente désormais 45 % des revenus physiques, contre moins de 1 % il y a dix ans.”
le Syndicat National de l’Edition Phonographiquedans un communiqué de presse
Les ventes physiques sont en baisse. En 2021, le SNEP avait certes connu un rebond “spectaculaire et conjoncturel” 21 % sur un an en raison d’un effet de rattrapage après les confinements. Mais le bilan est désormais mitigé, et le syndicat note une baisse de 12 % entre 2021 et 2022. Les ventes physiques ont ainsi représenté 197 millions d’euros en 2022, contre 223 millions d’euros en 2021. Le vinyle tire toujours son succès : son chiffre d’affaires est passé de 47 millions d’euros en 2018 à 89 millions d’euros l’an dernier. Dans le même temps, les ventes de CD ont chuté, ses ventes ayant chuté d’un quart en un an.
“On n’a jamais autant consommé de musique en France”
Le Syndicat national de l’édition phonographique s’intéresse également à la consommation globale de la musique française. L’an dernier, ils écoutaient en moyenne 17 heures de musique par semaine, soit 3,5 heures de plus qu’avant l’épidémie de coronavirus. Une durée qui monte à 19 heures par semaine pour les jeunes de 16 à 24 ans. “On n’a jamais autant consommé de musique en France”, salue le SNEP. Les usages évoluent : la radio et le streaming par abonnement se valent avec 3h48 d’écoute chacun. Les services vidéo occupent également une place non négligeable : 45% des 16-24 ans déclarent passer plus de temps sur TikTok que sur les services de musique en ligne.
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Enfin, selon le Syndicat national de l’édition phonographique, les goûts musicaux des Français sont très éclectiques : ils écoutent “en moyenne 10 genres différents” quel que soit leur âge. La pop, le rock et la chanson française représentent 46% des albums écoutés en streaming audio, mais parallèlement le rap et les musiques urbaines représentent 57% du TOP 200 des albums annuels (classement qui correspond à 8% de la consommation de musique en streaming audio) .