Le prix de la consultation chez le médecin, une question loin d’être réglée

EMMANUEL DUNAND / AFP Alors qu’il dure déjà depuis des mois, le conflit entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie s’enlise (photo prise le 5 janvier lors d’une manifestation de médecins généralistes à Paris).

EMMANUEL DUNAND / AFP

Alors qu’il dure déjà depuis des mois, le conflit entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie s’enlise (photo prise le 5 janvier lors d’une manifestation de médecins généralistes à Paris).

SANTÉ – ​​C’est un conflit qui s’enlise. Depuis des mois, les médecins libéraux, qu’ils soient généralistes ou spécialistes, militent pour obtenir une augmentation du prix de la consultation. Une question qui aurait dû être tranchée dans le cadre des négociations avec l’Assurance maladie. Sauf que dans la soirée du dimanche 26 février, les principaux syndicats ont annoncé avoir refusé » à l’unanimité » la proposition qui leur est faite.

Du coup, et alors qu’on a normalement jusqu’au mardi 28 pour négocier, plus personne ne croit au compromis. ” Il n’y aura pas d’accord d’ici demain soir, c’est à peu près certain, même si je veux toujours croire au bon sens », a déclaré le ministre de la Santé François Braun sur France Inter ce lundi matin.

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Les médecins non responsable » pour François Braun

Et de tacler au passage les médecins libéraux, qui selon lui refusent une proposition d’accord inédite : ” Arrêtons de dire que le gouvernement méprise les médecins, c’est insupportable d’entendre ça. Je suis le petit-fils, le fils et le neveu d’un médecin généraliste, alors oser prétendre que je méprise les médecins généralistes est inacceptable. »

A l’heure actuelle, la proposition de la Cnam (Caisse nationale d’assurance maladie) prévoit que pour les cinq prochaines années, toutes les consultations médicales soient revalorisées de 1,50 euro. Pour les médecins généralistes, cette augmentation sans condition porterait la consultation de base à 26,50 euros, contre 25 euros depuis 2017. En plus de cela, d’autres augmentations sont prévues pour les médecins qui acceptent par exemple de prendre plus de patients, de participer à des gardes ou exercice dans un désert médical.

Au total, cela représenterait un effort de l’Etat de 1,5 milliard d’euros », plus que nous n’avons jamais fait dans une convention médicale », insiste François Braun. Et le Ministre de rappeler : « 26,50 euros, ce n’est pas du tout la valeur de la consultation. Un médecin a plus de 20% de ses revenus qui sont constitués d’un forfait, pris en charge par l’assurance maladie, ce qui fait une consultation de base à 36,50 euros. »

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Ce qui fait dire à François Braun : « Nous faisons un gros effort. Je constate que les syndicats de médecins ne font pas le même effort. “Le ministre a même ajouté qu’il ne comprenait pas” une position aussi fermée ” chez les médecins et a regretté qu’ils ne le soient pas ” responsable “.

Les médecins veulent reconnaissance »

Sauf que les concernés sont sûrs de leur force et solidaires. ” Il y a eu 98% de participation et 100% ont dit non à la signature. Un vote négatif unanime ” OMS ” doit être de nature à faire réfléchir les politiciens », a ainsi déclaré lors d’une conférence de presse Agnès Giannotti, la présidente de MG France, le plus important syndicat de médecins généralistes.

Même résultat chez les spécialistes du syndicat Avenir Spé-Le Bloc, réunis en assemblée générale dimanche : « Pas de signature, à l’unanimité », a déclaré à l’AFP le président d’Avenir Spé, Patrick Gasser. ” On a fait ce qu’on pouvait, c’est un échec », a-t-il ajouté, mais « la responsabilité incombe aux autres, au gouvernement et au-dessus “.

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Et pour cause : quand le ministre loue le projet de revalorisation de l’Assurance maladie, les médecins libéraux lui répondent sur un autre terrain. Cette question de tarif a en effet été marginal » à l’issue du vote, a assuré Agnès Giannotti, expliquant que les pratiquants souffrent avant tout d’un « manque de reconnaissance “. ” Dire qu’il faut s’impliquer veut dire qu’on ne le fait pas et c’est absolument inaudible pour la profession “, elle a ajouté.

Vers un arbitrage qui prendra des mois ?

Pour les spécialistes, la contrepartie requise pour obtenir la revalorisation était simplement ” non Eligible », a expliqué Patrick Gasser. D’autant que ce dernier comparait l’enveloppe globale de 1,5 milliard d’euros proposée par la Cnam au ” milliards injectés dans les établissements de santé, publics et privés « Depuis le Covid et le Ségur de la santé, ces états généraux qui ont vu l’hôpital et son personnel bénéficier d’augmentations de salaire.

Avec ce rejet de la proposition de la Cnam par ces deux organisations pesant plus de 30% chacune chez les médecins généralistes et spécialistes, le projet d’accord soutenu par le gouvernement est donc en passe de tomber à l’eau.

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A défaut d’une alliance improbable entre au moins deux des quatre syndicats restants d’ici la fin de la période de négociation, les nouveaux tarifs seront fixés par un ” arbitre », c’est-à-dire en l’occurrence, un haut fonctionnaire nommé par l’exécutif. Cela aura ” trois mois pour rédiger un texte qui durera au moins deux ans », a précisé François Braun. ” Nous perdrons du temps “, a-t-il déploré.

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