Les deux principaux syndicats de médecins libéraux, chez les généralistes et les spécialistes, ont annoncé, dimanche soir 26 février, leur rejet “à l’unanimité” de nouveaux tarifs de consultation proposés par l’Assurance Maladie, en contrepartie d’un engagement à augmenter leur activité.
« Il y a eu 98 % de participation et 100 % ont dit non à la signature. Un vote négatif unanime » OMS “doit être de nature à faire réfléchir les hommes politiques”a déclaré lors d’une conférence de presse Agnès Giannotti, la présidente de MG France (Fédération française des médecins généralistes), le plus important syndicat de médecins généralistes.
Même résultat chez les spécialistes de l’Union Syndicale Avenir Spé-Le Bloc, réunis en assemblée générale dimanche : “Pas de signature, à l’unanimité”a déclaré le président d’Avenir Spé, Patrick Gasser. “On a fait ce qu’on a pu, c’est un échec”ajouta-t-il, mais “la responsabilité incombe aux autres, au gouvernement et au-dessus”.
La proposition de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) prévoit que toutes les consultations médicales seraient revalorisées de 1,50 euros. Pour les médecins généralistes, cette augmentation sans condition porterait la consultation de base à 26,50 euros, contre 25 euros depuis 2017. Les six syndicats de médecins représentatifs (CSMF, MG France, Avenir Spé, UFML, FMF et SML) ont jusqu’à mardi soir pour se prononcer. s’ils acceptent ou non la nouvelle grille tarifaire des consultations et autres forfaits proposés par l’Assurance-maladie pendant cinq ans.
« Manque de reconnaissance »
Praticiens acceptant de prendre “engagements territoriaux” (prendre plus de patients, participer à des astreintes, travailler dans un désert médical, etc.) obtiendrait un tarif de consultation plus élevé, à 30 euros par exemple pour les médecins généralistes. Mais chez les généralistes, cette question des tarifs a été “marginal” à l’issue du vote, a assuré Mmoi Giannotti, qui explique que les pratiquants souffrent surtout d’un « Manque de reconnaissance ». « Dire qu’il faut s’engager signifie qu’on ne le fait pas et c’est absolument inaudible pour la profession »elle a ajouté.
Pour les spécialistes, les contreparties requises n’étaient tout simplement pas “non Eligible”a expliqué M. Gasser, comparant l’enveloppe globale de 1,5 milliard d’euros proposée par la CNAM à celle « Des milliards injectés dans les établissements de santé, publics et privés »depuis le Covid-19 et le Ségur de la santé.
Avec ce rejet des deux organisations qui pèsent plus de 30% chacune chez les généralistes et les spécialistes, le projet d’accord soutenu par le gouvernement est sur le point de tomber à l’eau. En l’absence d’une alliance improbable entre au moins deux des quatre syndicats restants, les nouveaux tarifs seront fixés par un “arbitre” – en l’occurrence un haut fonctionnaire nommé par l’exécutif.