Depuis leur arrivée au pouvoir en août 2021, les talibans ont multiplié les mesures draconiennes contre les femmes. Par exemple, l’accès à l’université et au lycée leur est interdit.
Une nouvelle condamnation de l’Afghanistan, un an et demi après l’arrivée au pouvoir des talibans. L’ONU a appelé mercredi les talibans, Journée internationale de la femme, à mettre fin “immédiatement” aux “restrictions draconiennes” contre les femmes en Afghanistan.
“L’Afghanistan sous les talibans reste le pays le plus répressif au monde en matière de droits des femmes”, a dénoncé dans un communiqué Rosa Otunbaïeva, chef de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua).
“Cela a été déchirant de voir leurs efforts méthodiques, délibérés et systématiques pour garder les femmes et les filles afghanes hors de la sphère publique”, a-t-elle poursuivi.
Un appel de vingt pays
Les chefs de diplomatie d’une vingtaine de pays et de l’Union européenne ont déploré dans un communiqué commun que l’Afghanistan soit “l’un des pays au monde où le respect des droits humains, des femmes et des filles a le plus baissé”.
“Nous exhortons et d’une seule voix les talibans” à “inverser toutes les décisions et pratiques restreignant l’exercice par les femmes et les filles de leurs droits et libertés fondamentales”, ajoute le texte signé par une majorité de pays occidentaux mais aussi par l’Arabie saoudite et la Turquie.
Des filles afghanes interdites d’école secondaire
Depuis leur arrivée au pouvoir en août 2021, les talibans ont multiplié les mesures draconiennes contre les femmes. L’accès à l’université et au lycée leur est interdit. Ils ont également été exclus de nombreux emplois publics, ou sont payés une misère pour rester à la maison.
Elles ne sont pas autorisées à voyager sans être accompagnées d’un parent de sexe masculin et doivent se couvrir entièrement lorsqu’elles quittent leur domicile. En novembre, les talibans leur ont également interdit d’entrer dans les parcs, les jardins, les salles de sport et les bains publics.
Une grave crise humanitaire
« Confiner la moitié de la population du pays dans leurs foyers dans l’une des crises humanitaires et économiques les plus graves au monde est un acte colossal d’automutilation nationale », ont déclaré les Nations Unies.
Selon les économistes, quelque 22,8 millions d’Afghans – plus de la moitié de la population – sont confrontés à une insécurité alimentaire aiguë et trois millions d’enfants sont menacés de malnutrition.
Une vingtaine de femmes ont manifesté mercredi à Kaboul, ont constaté des journalistes de l’AFP. “Le moment est venu pour les Nations unies de prendre des décisions décisives et sérieuses pour le sort des peuples”, a déclaré l’un d’eux dans un message lu devant les participants.
L’ONU estime qu’en 2023, “11,6 millions de femmes et de filles afghanes auront besoin d’une aide humanitaire”. La communauté internationale a lié la reconnaissance du régime taliban, et le versement de l’aide humanitaire et financière dont l’Afghanistan a besoin, au respect par les talibans des droits de l’homme, en particulier ceux des femmes à être éduquées et à travailler.