Les scientifiques supposent que, sous la zone identifiée, le glacier a pu être en partie préservé et que de la glace est donc présente à faible profondeur.
Des chercheurs américains ont annoncé mercredi dans une étude avoir observé “les restes d’un glacier moderne” sur la planète Mars. Une découverte clé pour l’exploration humaine, car elle “soulève la possibilité que de la glace existe encore à faible profondeur dans la région” observée.
Les scientifiques croient à la présence récente d’un glacier dans la zone de la planète appelée “Noctis Labyrinthus”, près de son équateur, car ils y ont repéré des dépôts clairs depuis l’espace qui montrent “de nombreuses caractéristiques d’un glacier”, indique un communiqué de les chercheurs.
Encore de la glace sous la surface ?
“Ce que nous avons trouvé n’était pas de la glace, mais un dépôt de sel avec les caractéristiques morphologiques détaillées d’un glacier”, a déclaré le scientifique planétaire Pascal Lee, auteur principal de l’étude, travaillant pour SETI (Search for Extra-Terrestrial Intelligence) et le Mars Institute.
Cet ancien glacier mesure environ 6 kilomètres de long et jusqu’à 4 kilomètres de large selon les mesures des auteurs, “avec une élévation de surface allant de +1,3 à +1,7 kilomètres”.
La théorie avancée par les chercheurs est que sur cette zone de Mars, qui a un historique d’activité volcanique, des matériaux volcaniques sont entrés en contact avec la glace, qui a formé “une couche durcie de sels de sulfate”. La grande inconnue maintenant est de savoir si la glace s’est conservée sous cette croûte, ou si elle a entièrement disparu.
« Il est possible que toute la glace d’eau du glacier se soit maintenant sublimée (passant de l’état de glace à celui de gaz, ndlr). Mais il y a aussi une chance qu’une partie soit encore protégée à faible profondeur sous les sels sulfatés. “, indique Pascal Lee.
Possible « d’extraire de la glace d’eau du sol » ?
La principale avancée de cette découverte est la possibilité d’une nouvelle réserve d’eau sur cette planète, où des explorations humaines dans les prochaines décennies sont envisagées.
Mais cela change aussi la vision de cette planète. Jusque-là, il s’agissait, en cas d’envoi d’un équipage humain sur Mars, de les faire atterrir “dans un endroit où ils pourraient extraire de la glace d’eau du sol”, ou plutôt dans les plus hautes latitudes de la planète rouge. “La glace d’eau martienne est enfermée sous terre” dans “les régions proches des pôles”, explique la NASA.
« Mais ces derniers environnements sont généralement plus froids et plus difficiles pour les humains et les robots, explique Pascal Lee.
Sur Mars, “s’il y avait des endroits équatoriaux où l’on pouvait trouver de la glace à faible profondeur, alors nous aurions le meilleur des deux environnements : des conditions plus chaudes pour l’exploration humaine et toujours un accès à la glace”, souligne-t-il.
Cette découverte reste bien sûr à préciser, il faut en effet déterminer s’il reste réellement de la glace sous la zone identifiée et, si oui, en quelles quantités.