Michel Ohayon fait désormais l’objet d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris, a-t-on appris lundi 27 février. La juridiction nationale chargée de la lutte contre le crime organisé (Junalco), qui siège dans la capitale, a repris les différentes dossiers de l’entrepreneur bordelais.
Les enquêteurs de la section spécialisée en délinquance financière au sein de Junalco ont pour mission d’élargir les investigations à l’ensemble des sociétés détenues par la Financière immobilière bordelaise (FIB), holding de M. Ohayon, et sa filiale Hermione. People & Brands (HPB), maison mère de Go Sport et Gap, vingt-six magasins Galeries Lafayette exploités en franchise, et feu Camaïeu.
A Grenoble, la section de recherche de la gendarmerie avait été chargée par le parquet, en novembre 2022, d’une enquête préliminaire pour « abus du bien social », suite à des révélations d’actes criminels au sein du groupe Go Sport par ses commissaires aux comptes, KPMG et Ernst & Young. Ce dernier avait alerté le tribunal de commerce de Grenoble suite à « des décaissements relatifs à des éléments non récurrents pour un montant de 36,3 millions d’euros » qui ont pesé sur la trésorerie de la marque d’articles de sport.
“1,5 milliard d’euros” d’actifs immobiliers
La FIB a racheté le groupe Go Sport fin 2021 au groupe Rallye ; la marque avait obtenu deux prêts garantis par l’Etat, en 2020 et 2021, pour un montant cumulé de 55 millions d’euros. Un protocole de conciliation enregistré au tribunal de commerce de Grenoble interdit le transfert de ces fonds à d’autres sociétés.
Le parquet de Grenoble enquêtait également sur le rachat de la marque Gap, autre filiale de la FIB, par le groupe Go Sport pour un montant de 38 millions d’euros, fin décembre 2022. Selon nos informations, les infractions qu’il était destinée à relever des délits d’escroquerie en bande organisée, de blanchiment d’argent à répétition, de faillite et d’abus de biens sociaux, délit passible pour un dirigeant d’un emprisonnement de cinq ans et de 375 000 euros d’amende.
Le parquet de Grenoble, qui s’inquiétait d’un système de cavalerie, où une entreprise renfloue une autre malgré l’absence d’accords intra-entreprises, a saisi le parquet de Lille, juridiction à laquelle appartenait Camaïeu, filiale de la FIB liquidée en septembre 2022. , et Bordeaux, siège de plusieurs sociétés de M. Ohayon. Cependant, ce rapprochement ne réussit pas. Il s’est retiré de l’enquête le 17 février. Junalco prend désormais le relais.
Il vous reste 30,32% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.