La chaîne de télévision traite quotidiennement du mouvement de contestation en Iran, qui lui a valu les foudres du régime et l’impossibilité de se rendre dans le pays. La rédaction a donc dû inventer une nouvelle façon de travailler.
Sur les réseaux sociaux ou par messagerie, la rédaction d’Iran International, basée à Londres, consulte et reçoit, chaque jour, des centaines de vidéos, de sons et même quelques lignes. Tout passe par le service de Pooya Jahandar. Ce journaliste doit s’assurer de la véracité de ces documents avant de les mettre à l’antenne.
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Tous les détails comptent, selon les régions, les accents et la prononciation peuvent être différents et donner une indication tout comme reconnaître un bâtiment. “Par exemple, il y a eu une manifestation à Téhéran il y a deux jours, devant le ministère du Pétroleconfie Pooya Jahandar à franceinfo. Un facteur qui nous a permis d’authentifier les vidéos était la météo. Il avait neigé sur la capitale donc grâce à la glace, aux vêtements que portaient les gens, ça donnait une indication positive. Nous avions plusieurs vidéos avec des angles différents au même endroit. On pouvait voir les mêmes slogans.”
La crédibilité comme seule arme
Des journalistes de la rédaction d’Iran International ont été menacés à Londres. Intimidation prise au sérieux au point que ces 150 professionnels travaillent désormais à domicile et certains sont sous protection policière. La crédibilité d’Iran International est sa seule arme, elle est donc précieuse. Le régime tente régulièrement de l’endommager. “Le plan est le suivant : ils nous donnent de fausses informations, explique le rédacteur en chef, Aliagshar Ramezanpour et si on les utilise, ils vont dans les médias de propagande et ils disent : Regardez ! Ce qu’ils racontent, ce sont des mensonges sur ce qui se passe en Iran.” Au bout de cette chaîne de vérification, il y a la diffusion de ces informations. “Chaque fois que je donne le numéro de téléphone à l’antenne, pour dire aux gens de nous envoyer leurs photos ou vidéos, explique Azadeh Assadi, l’une des présentatrices. J’ajouterais : votre sécurité est la chose la plus importante.”
“Ne prenez aucun risque, assurez-vous que c’est sûr. Émotionnellement, c’est très dur. Parfois, c’est déchirant.”
Azadeh Assadichez franceinfo
“J’ai quitté mon pays mais mon pays ne m’a pas quitté. Je fais ce travail parce que mon cœur est avec mon peuple”, poursuit la présentatrice Azadeh Assadi. Récemment, la rédaction a reçu et utilisé des informations provenant directement de membres du régime qui soutiennent ainsi officieusement les manifestants. Ces journalistes veulent y voir la perspective d’un changement.
Malgré les menaces, la chaîne Iran International couvre le mouvement de contestation depuis Londres
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