“Ne plus donner un rôle prépondérant au dollar ne signifie pas nécessairement favoriser le renminbi chinois”

jeorsque les États-Unis et leurs alliés ont interdit aux institutions financières occidentales de travailler avec leurs homologues russes, les commentateurs ont prédit que certains pays pourraient limiter leur dépendance au dollar et au réseau de messagerie bancaire et financière Swift (acronyme de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications). Et que la Chine en serait le principal bénéficiaire.

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Elle dispose d’un système bancaire important, d’un système de paiement interbancaire transfrontalier alternatif au service électronique Fedwire et au système Chips, qui fonctionnent en dollars. La Russie accepte déjà le renminbi chinois pour au moins 14 % de ses exportations. Son fonds souverain détient 45 milliards de dollars (42 milliards d’euros) de titres et de dépôts en renminbi. Les entreprises russes ont émis en 2022 l’équivalent de 7 milliards de dollars d’obligations libellées en renminbi. La Chine a récemment conclu des accords de compensation dans sa monnaie avec le Pakistan, l’Argentine et le Brésil. La banque centrale irakienne a annoncé le 22 février qu’elle autoriserait les règlements directs en renminbi pour le commerce avec la Chine.

Cependant, aucun changement d’amplitude n’apparaît encore dans les chiffres. Selon le Fonds monétaire international, la part du renminbi reste inférieure à 3 % du total des réserves de change mondiales déclarées et inférieure à 2 % des instructions de paiement interbancaire transfrontalier en Swift.

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Certes, tous les pays ne divulguent pas la composition de leurs réserves de change, et les pays les plus inquiets des sanctions sont les moins susceptibles de le faire. Et au lieu d’utiliser Swift, les banques de ces pays utilisent plus souvent le courrier électronique, le téléphone ou le fax pour leurs transferts financiers transfrontaliers.

Des devises plus accessibles

Mais hormis des cas particuliers comme la Russie, l’attractivité financière de la Chine pourrait rester limitée, d’autant que Washington soupçonne Pékin de fournir du matériel de guerre à Moscou, ce qui pourrait ouvrir la voie à des sanctions contre la Chine. Dans ce cas, il y aura peu ou pas de possibilité d’effectuer des transactions transfrontalières par l’intermédiaire des banques chinoises. Le gouvernement chinois s’est également distingué en changeant à plusieurs reprises son attitude envers le secteur privé. Il ne peut être exclu qu’il modifie unilatéralement les conditions d’accès des banques étrangères qui détiennent des actifs à la Bourse de Shanghai ou qui utilisent le CIPS.

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