Nouvelles violences en Cisjordanie : des colons israéliens attaquent la ville de Huwara

La ville de Huwara, en Palestine, a été attaquée par des colons israéliens, des organisations de défense des droits de l’homme dénonçant un “pogrom”. Lors d’une autre attaque, un Israélo-Américain a été tué lundi, a indiqué l’armée israélienne.

Murs noircis, vitres brisées, voitures calcinées : la ville palestinienne de Huwara, en Cisjordanie occupée, a découvert lundi les dégâts d’une attaque menée la veille au soir par des colons israéliens après la mort de deux d’entre eux, tués par des tirs palestiniens.

Les tensions sont restées vives lundi. L’armée israélienne a fait état d’une nouvelle attaque qui a tué un automobiliste en fin de journée près de Jéricho, en Cisjordanie, et a indiqué qu’elle recherchait les auteurs.

La victime est un Israélien qui possède également la nationalité américaine, selon le département d’Etat américain, qui a condamné le meurtre “atroce” ainsi que celui des deux colons israéliens tués dimanche à Huwara.

Le porte-parole du Département d’État, Ned Price, a également condamné “la violence aveugle et à grande échelle des colons contre les civils palestiniens à la suite des tueries”.

“Nous attendons du gouvernement israélien qu’il veille à ce que les responsables de ces attaques soient tenus pleinement responsables”, a-t-il ajouté.

Claire escalade du conflit, « revanche » des colons

La violence survient alors que le conflit israélo-palestinien s’intensifie fortement et que les responsables des deux parties se sont engagés lors d’une réunion dimanche en Jordanie à “empêcher toute nouvelle violence”.

Dimanche soir, des centaines de colons israéliens sont entrés dans Huwara, une petite ville du nord de la Cisjordanie, où ils ont jeté des pierres sur des maisons palestiniennes, incendié des bâtiments, des poubelles et des voitures.

Au petit matin, une décharge ressemblait à un cimetière de voitures, avec des dizaines de véhicules calcinés.

“Nous considérons ces actes comme des actes de terrorisme”, a déclaré un responsable de l’armée israélienne, estimant que 300 à 400 colons étaient entrés dans la ville palestinienne dans un esprit de “vengeance”.

Huit Israéliens ont été arrêtés, dont la plupart ont depuis été relâchés, selon la police.

“Pogrom”

“Rien ne peut justifier le terrorisme, les incendies criminels et la vengeance contre des civils”, a déclaré le médiateur de l’ONU pour le Moyen-Orient, Tor Wennesland.

Sur les violences à Huwara, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a jugé « intolérable une situation dans laquelle les citoyens se font justice eux-mêmes », après des propos similaires du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir, des maires des colonies et du Premier ministre Benjamin Netanyahou.

A la tête d’un gouvernement qui compte plusieurs ministres eux-mêmes colons, Netanyahu a demandé que “les forces de sécurité soient autorisées à accomplir leur mission”. Des organisations israéliennes de défense des droits de l’homme ont dénoncé un “pogrom”, “soutenu” par le gouvernement israélien, selon “La paix maintenant”.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a accusé Israël de « protéger les actes terroristes perpétrés par les colons ».

L’armée israélienne, qui multiplie depuis près d’un an en Cisjordanie les opérations présentées comme « antiterroristes », y a mené mercredi dernier son incursion la plus meurtrière depuis au moins 2005, tuant 11 Palestiniens.

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