Le baril a lâché 5,21%, pour finir à 67,61 dollars, après être tombé en séance à 65,65 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI), la variété américaine de référence, a terminé mercredi à son plus bas niveau de clôture depuis fin décembre 2021, épuisé par les bouleversements qui secouent le secteur bancaire et financier.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a perdu 4,80%, pour finir à 73,69 dollars. Quant au West Texas Intermediate (WTI) américain, à échéance en avril, il a lâché 5,21%, à 67,61 dollars.
En séance, le WTI est tombé à 65,65 dollars, une première depuis plus de 15 mois.
Depuis vendredi, la variété de référence américaine a fondu de près de 12 %.
Après une journée de répit mardi, les craintes liées au secteur bancaire ont de nouveau pris à la gorge le marché de l’or noir.
Mauvais vent de Suisse
Le mauvais vent est cette fois venu du Credit Suisse, pilonné en Bourse et sujet à des doutes sur sa solidité financière. “C’est une banque qui compte et le risque de contagion (à l’ensemble du secteur) ne se dissipera pas de si tôt”, a commenté, dans une note, Edward Moya, d’Oanda.
L’envolée du risque lié aux banques “a accru celui lié au crédit”, dont l’octroi pourrait sensiblement ralentir, ce qui fait naître, dans l’esprit des commerçants, “la possibilité que l’économie décélère plus tôt et beaucoup plus nettement que prévu, », a déclaré Bart Melek de Valeurs Mobilières TD.
Cependant, “les matières premières sont souvent un signe avant-coureur d’inquiétudes concernant une récession”, a déclaré Matt Smith de Kpler. “Nous craignons de plus en plus pour l’économie et, du coup, le pétrole chute.”
Les investisseurs voient “des parallèles directs avec les récessions bancaires passées, en particulier la crise financière de 2008 qui a des résonances similaires à la tourmente financière actuelle, une époque où le pétrole s’est écrasé”, a déclaré l’analyste Stephen Innes. de SPI AM.
Le brut le plus exposé
Pendant les périodes de forte volatilité, “les investisseurs ont tendance à se retirer des actifs risqués comme le pétrole et à investir dans des secteurs plus sûrs”, privilégiant ainsi les valeurs refuges, explique Giovanni Staunovo, d’UBS.
Pour Phil Flynn, de Price Futures Group, “le brut souffre le plus car de nombreuses banques sont exposées au pétrole, avec des financements (à l’industrie) mais aussi parce que beaucoup ont des activités de trading” d’or noir sur les marches.
L’analyste a expliqué que le léger saut de fin de séance, qui a permis aux prix de se remettre de leurs plus bas, est intervenu après des informations selon lesquelles le gouvernement suisse était en pourparlers avec le Credit Suisse pour tenter de trouver une solution à la crise.
En octobre, le président américain Joe Biden a promis que les États-Unis commenceraient à acheter du pétrole sur le marché pour reconstituer les réserves stratégiques du pays (SPR) si les prix tombaient dans une fourchette comprise entre 67 et 72 dollars.
Interrogé par l’AFP à ce sujet, le département américain de l’Énergie (DOE) n’a pas répondu dans l’immédiat.
Matt Smith rappelle qu’une loi votée au Congrès obligera les États-Unis à écouler sur le marché, entre avril et juin, quelque 26 millions de barils, tirés des SPR.
Dès lors, “je ne les vois pas dire qu’ils vont acheter des barils alors que tout le monde s’apprête à les vendre”, argumente l’analyste. “Ils attendront la fin de ces soldes pour annoncer un éventuel rachat”, ce qui repousse l’échéance à l’été.
Montée des stocks
Dernier nuage en image, mercredi, le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), qui fait état d’une hausse de 1,6 million de barils des stocks commerciaux de pétrole brut aux Etats-Unis. Uni.
Il s’agit de la dixième augmentation en onze semaines.
Dans le même temps, la demande de produits raffinés est apparue à un niveau encore faible. Sur quatre semaines, cet indicateur privilégié par les analystes a atteint 19,6 millions de barils par jour, soit 6% de moins que l’an dernier à la même époque.
Principalement en cause, les produits distillés, dont le gazole, en baisse de 12 % par rapport à l’an dernier, et le propane, dont la demande est inférieure de 24 % à la même période de 2022.