Politique familiale : le grand retour du débat sur le pronatalisme

C’est une musique qui monte depuis le début du débat sur la réforme des retraites à l’Assemblée nationale et qui a aujourd’hui atteint son paroxysme au Sénat : la natalité comme solution pour récupérer le solde de la répartition. aller système. Dans une France à la population en décroissance lente (1,8 enfant par femme en 2022), bien qu’encore supérieure à celle de ses voisins européens, le spectre du déclin démographique revient hanter les discours politiques. Ce thème, droite et extrême droite l’a relancé ensemble.

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Au Rassemblement national, on ne compte plus les admirateurs de la politique nataliste menée en Hongrie par Viktor Orban, défendue comme un choix, un moyen d’éviter le recours à l’immigration. A droite, le chef de file des sénateurs Les Républicains (LR), Bruno Retailleau, assume : « La question démographique est une question idéologique, car pour financer un régime par répartition, c’est soit plus d’enfants, soit plus d’immigrés. » L’équation, validée par tous les démographes, est posée.

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Après des tentatives infructueuses des députés LR à l’Assemblée – un amendement pour baisser la contribution sociale généralisée (CSG) sur les revenus de l’activité des mères, un autre pour cibler les aides dès le premier enfant – c’est au Sénat que la droite va se battre. Majoritaire avec le soutien des centristes, il conditionne son soutien à la réforme à des mesures fortes pour le “mères”. Le chef de file des sénateurs LR entend instaurer une prime de 5 % pour les mères d’au moins deux enfants ayant une carrière complète à partir de 63 ans. Ces femmes contribuent à l’équilibre du régime grâce à leurs enfants et sont pénalisées par des carrières hachées, estime M. Retailleau, suffisamment optimiste pour glisser cet amendement dans le panier du mariage avec le gouvernement.

“Lâchez nos entrailles !” »

Qu’importe si, comme le souligne le démographe Hervé Le Bras, agir sur la natalité aujourd’hui n’aura d’effet que dans vingt ans. Le débat est lancé, et il ne rencontre pour l’instant qu’une réponse ténue chez les macronistes et à gauche. Au gouvernement, nous sommes enclins à être à l’écoute des revendications de la droite. A l’Assemblée le 15 février, Gabriel Attal, pour qui la politique familiale n’est pas un “tabou”a salué le “lutte” Les députés LR, sans retenir leurs amendements. Au ministère de l’Egalité entre les femmes et les hommes, la ministre, Isabelle Rome, confiait mi-février que la vision nataliste de la droite, “C’est un peu de la politique d’un autre temps”. En cohérence avec l’approche libérale du camp présidentiel sur les questions sociétales, Mmoi Rome a fait valoir que « La natalité n’est pas une question de politique publique. Ce qui m’importe, c’est que les femmes de notre société aient la liberté de choisir ».

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