Plusieurs fissures majeures ont été détectées, dont une importante à Penly 1, sur une canalisation de secours destinée à inonder le réacteur d’eau en cas d’accident nucléaire.
La découverte de nouvelles fissures sur les canalisations de secours des réacteurs d’EDF en maintenance “ne change pas fondamentalement” les attentes concernant la production d’électricité du parc nucléaire français l’hiver prochain, a indiqué jeudi RTE, gestionnaire du réseau haute tension.
« Nous partions déjà d’une situation prudente. [ce jour]cela ne change pas fondamentalement la vision que nous avons de l’hiver 2023-2024″, a déclaré lors d’une conférence de presse consacrée aux résultats de l’hiver passé Thomas Veyrenc, directeur général en charge de la stratégie et de la prospective au sein de RTE.
Plusieurs fissures majeures ont été détectées, dont une importante à Penly 1 (Seine-Maritime), sur une conduite de secours destinée à inonder d’eau le réacteur en cas d’accident nucléaire.
Fatigue thermique
D’autres fissures dites de « fatigue thermique » ont également été repérées sur des canalisations de secours « réputées sensibles à la corrosion sous contrainte » à Penly 2 et Cattenom 3 (Moselle).
Selon Thomas Veyrenc, les fissures dont EDF a communiqué l’existence à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ne constituent “pas du tout une nouvelle de la même ampleur que l’année dernière lorsque nous avons appris l’existence du défaut de corrosion sous contrainte”, en octobre 2021. .
“Lorsque nous aurons plus d’informations, nous les intégrerons dans nos analyses. Mais nous ne nous attendons pas à ce que cela en change la nature”, a-t-il ajouté.
La découverte de ce phénomène de corrosion sous contrainte a donné lieu à une vaste campagne de travaux et d’inspections, perturbant gravement la production nucléaire d’EDF, qui est tombée à un niveau historiquement bas en 2022.
La France, historiquement exportatrice nette d’électricité, a cependant évité les coupures cet hiver grâce à des importations d’électricité sans précédent de ses voisins et grâce à la baisse de sa consommation.
Plus d’électricité verte l’hiver prochain
Concernant la disponibilité du parc nucléaire, RTE s’en tient aux projections les moins favorables d’EDF. « La prévision de septembre s’est avérée correcte. Dans notre scénario central, nous arrivons à 45 GW de disponibilité du parc nucléaire (sur une capacité installée d’environ 61,4 GW), et dans une vision optimiste, à 50 GW soit un peu au-delà », a déclaré Thomas Veyrenc.
Pour l’hiver prochain, les prévisions seront rendues publiques ultérieurement. La France pourra compter sur une plus grande production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, notamment la mise en service de deux parcs éoliens en mer qui devraient à eux seuls fournir une puissance de 1 GW, l’équivalent d’un réacteur, selon RTE.
« Il est indéniable qu’il faut accélérer de nouvelles sources de production, notamment renouvelables, tout comme il est également indéniable que la disponibilité du parc nucléaire reste un facteur clé », a souligné devant la presse Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE. .