Pour son deuxième album, Agar Agar sort le grand jeu

Bien sûr, il reste à “intégrer des cinématiques”, “déboguer les programmes”, “enchaîner les playtests”… Et la version finale du projet (comme sa vente) ne verra probablement pas le jour avant septembre 2023. Mais, le 20 janvier, le designer de jeu Jonathan Coryn et le duo électro-pop parisien Agar Agar sont sur le point de réussir leur pari : offrir, le jour de la sortie de Joueur Aucun joueurle deuxième album conçu par la chanteuse Clara Cappagli et le claviériste Armand Bultheel, une expérience immersive dans un jeu vidéo du même nom, inspiré par la musique du groupe autant qu’il s’est imprégné de ce monde virtuel.

Même en mode Accès anticipé (pour des tests en avant-première d’une version incomplète du jeu) sur la plateforme Steam, on devrait percevoir l’interconnexion entre les refrains entêtants d’Agar Agar et les narrations de jeux vidéo, ancrées comme elles dans une mélancolie numérique.

Une révélation visuelle autant que musicale

La complicité des deux musiciens et du développeur du jeu remonte à leur fréquentation de l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts (ENSA) de Paris-Cergy, au début des années 2010. Avant de se consacrer pleinement à la pop synthétique avec son ami de classe, passionné de sculpture, Armand Bultheel était passionné d’art vidéo. Une conséquence de son addiction aux jeux informatiques pratiquée depuis l’enfance.

« Connaître l’expérience de l’espace à travers la surface plane de l’écran est comparable à marcher à l’intérieur d’un tableau », assure le gamer en parlant d’une révélation visuelle autant que musicale. « Dès l’âge de 10 ans, les bandes originales de ces jeux m’ont initié à la musique électronique. Ils sont indissociables des univers dans lesquels nous entrons. explique celui qui, comme le chanteur du groupe, privilégie les jeux de déambulation et de contemplation (Mystère, Voyage…) à la frénésie des jeux d’arcade.

Aux Beaux-Arts, l’homme-machine d’Agar Agar, marqué autant par l’électro avant-gardiste du label Warp (Autechre, Aphex Twin, LFO…) que par les bandes originales de jeux composées par Richard Vreeland, alias Disasterpeace, avait également conçu plusieurs projets de jeux vidéo. “L’un d’eux a proposé une succession de portails dans un bureau sinistre, ça m’a impressionné”, se souvient Jonathan Coryn. « L’année d’après [l’ENSA], Armand s’est spécialisé dans le son et la musique et je suis passé de l’étude de l’image 3D à la création de jeux vidéo. »

Une échappée créative

Le trio est resté en contact. « Je me suis très vite reconnu dans la musique d’Agar Agar, dit Jonathan Coryn. Cette euphorie rythmique teintée de douceur et de désespoir. Cela ressemblait à ce que je voulais faire visuellement et dans ma narration. » Un projet collaboratif a naturellement pris forme. « Nous avons commencé à en parler avant la sortie de notre premier album, Le chien et l’avenir [2018]se souvient de Clara Cappagli. Ce devait d’abord être un clip interactif à réaliser en un mois, puis une application mobile. »

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