« Qatargate » : la Commission européenne éclabousse

Alors que les vagues du “Qatargate” et du “Marocgate” éclaboussent encore le Parlement européen, c’est désormais un haut fonctionnaire de la Commission, Henrik Hololei, chef de la Direction générale MOVE (mobilité et transports), qui est montré du doigt. Le directeur général estonien a accepté neuf voyages gratuits, en classe affaires, sur Qatar Airways, entre 2015 et 2021, alors que ses collaborateurs négociaient un accord “ciel ouvert” avec Doha pour permettre à la compagnie qatarie d’accéder librement au marché. l’Union européenne et ses 450 millions de citoyens. Ce texte, négocié depuis juin 2016 et entériné par la Commission en octobre 2021, doit encore être validé par les eurodéputés.

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Les révélations du site Politique a conduit, vendredi 3 mars, une dizaine de députés du groupe des Verts à exiger des explications détaillées de la commissaire aux Transports, Adina Valean, l’ancienne vice-présidente du Parlement roumain. Les eurodéputés verts demandent une enquête approfondie sur ce qui, selon le député vert allemand Daniel Freund, pourrait être un “tentative de corruption”.

Dans leur courrier, les élus s’étonnent d’ailleurs que M. Hololei n’ait pas évoqué la liste de ses rendez-vous lors de ses séjours au Qatar – dix jours au total -, alors qu’il y aurait eu notamment des discussions avec l’Arab Air Carriers Organization. , alliance de compagnies aériennes fondée en 1965 par la Ligue arabe.

Auto-évaluation

Emily O’Reilly, la médiatrice européenne en charge du contrôle de l’administration européenne, a également réclamé lundi des explications. défendre “véritable transparence” Et « des règles éthiques solides »le responsable irlandais estime que l’affaire soulève “des questions légitimes sur une éventuelle influence indue” sur le processus décisionnel de la Commission.

Elle est évidemment sous pression, mais elle rejette toute idée de faute. “Sur la base des informations disponibles, à ce stade, nous n’avons aucune indication concrète que les règles applicables au moment du voyage n’ont pas été correctement suivies.a souligné, mardi, Dana Spinant, directrice adjointe du service des porte-parole. Cela dit, nos services vérifient maintenant s’il y a eu, plus ou moins, un conflit d’intérêts. »

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Selon la Commission, c’est M. Hololei lui-même qui était en fait chargé d’évaluer les risques éventuels liés à ses déplacements. Actuellement, ce sont en fait les directeurs généraux, titulaires du plus haut rang au sein de la fonction publique européenne, qui sont censés vérifier s’ils peuvent accepter l’offre d’un voyage sans que cela crée un conflit d’intérêts potentiel. Si tout fonctionnaire de la Commission doit se référer à un responsable avant d’accepter une invitation, les “DG” ne sont pas tenues de se soumettre à cette règle. Ils doivent tout au plus « consulter une autorité politique » En cas de doute.

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