Bientôt l’heure du vote, pour la réforme des retraites, soit le 49.3. La question de la poursuite du mouvement social commence à se poser, et la gauche de la gauche avance ses réponses. Elle a tenu deux meetings à Paris, lundi 13 mars. L’un à la Bourse du travail, où se pressaient quelque 500 personnes. “L’heure de vérité approche pour tout le monde”, commentait le philosophe Frédéric Lordon. Y compris pour l’intersyndicale dont, dit-il, le “la méthode était basée sur des hypothèses de décence démocratique, toutes absolument fausses”. Tous les orateurs à la tribune de cette “réseau pour la grève générale”menés notamment par les trotskystes de la Révolution permanente, s’accordaient : “On est trop sympas, les défilés, les marches, les petites chansons et les chorégraphies, il faut arrêter”selon les mots de Jamel Abdelmoumni, de Solidaires Transdev.
Ni référendum, ni dialogue entre syndicats et gouvernement, ni pression sur le Parlement, les tenants de la grève générale ont affiché leur volonté de ne plus attendre les consignes des réformistes et de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT. Ce dernier est perçu par l’ancien candidat trotskyste à la présidentielle Anasse Kazib, comme le “la tête de l’arc” de la “des organisations syndicales qui se taisent”. « Que les traîtres et ceux qui ont peur sachentil ajouta. Le mouvement ouvrier est toujours là. » Et ce, malgré les difficultés rencontrées dans les grèves reconductibles.
Le mouvement ouvrier était aussi, mais sous d’autres couleurs, à La Bellevilloise, où s’est exprimé l’un des courants du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), un an après la mort de sa figure de proue, Alain Krivine. Ce dernier “souvent répété que la révolution c’est remettre en place ce qui marche à l’enversa lancé à la tribune Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA. Alain aurait aimé que nous fêtions sa mémoire en organisant une bonne vieille grève générale, victorieuse, qui va jusqu’au bout ».
” Lancer “
La méfiance vis-à-vis des directions syndicales n’est pas le monopole du mouvement ouvrier. Du côté de la gauche établie, La France insoumise (LFI) « se tient entièrement à la disposition de l’union populaire qui se met en place », selon la formule lundi dans un communiqué de la direction. Paradoxe pour LFI, le“syndicat populaire” ce qu’elle réclame est le résultat de l’unité syndicale plus que de son action politique. Et les relations entre la direction des centrales et Jean-Luc Mélenchon restent mauvaises. Selon Médiapartl’ancien candidat à la présidentielle a fait état, dans une boucle de message interne, d’un “Ligne Martinez-Roussel-Berger en lien avec Macron”.
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