Réforme des retraites : au Sénat, la gauche adopte la stratégie du disque rayé

CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP “On ne lâchera rien” : sur les retraites, la gauche sénatoriale adopte la stratégie du disque rayé (photo prise au Sénat en mars 2023)

CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

“On ne lâchera rien” : sur les retraites, la gauche sénatoriale adopte la stratégie du disque rayé (photo prise au Sénat en mars 2023)

POLITIQUE – Le Palais du Calembour. La gauche sénatoriale regrette la tournure des débats à la Haute Assemblée sur la réforme des retraites, contrainte par plusieurs articles de son règlement intérieur ou de la Constitution. Il s’agit donc de dénoncer “bâillonner” Des opposants au texte que plusieurs élus communistes, socialistes ou écologistes ont tourné un record rayé dans l’hémicycle, ce samedi 11 mars, à la veille de la clôture des discussions.

Les parlementaires se sont en effet relayés au micro pour défendre leurs amendements, reprenant tous – ou presque – les mêmes propos introductifs, comme vous pouvez le voir ci-dessous, avant de passer à leurs arguments de fond.

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Une introduction martelée en plusieurs tons, avec tous les accents et quelques rares variations, voici : « Vous avez décidé de dévitaliser la fonction de parlementaire en y ajoutant toutes les procédures que vous offrent la Constitution et les règlements. Vous espériez sans doute que nous laisserions la retraite française entre les mains des droites de la coalition, mais nous ne sommes pas dupes. Les Français non plus et nous ne lâcherons pas, nous ne les lâcherons pas. »

Un refrain qui se poursuit en fin de matinée, au moment d’écrire ces lignes. De quoi provoquer tantôt les sourires de l’assistance, tantôt l’agacement de ceux qui veulent aller plus vite – le gouvernement et la majorité sénatoriale (LR) favorables au projet.

Questions de temps

Car c’est tout l’intérêt de ces dernières heures de débat au Sénat. Le gouvernement a déployé vendredi d’importants moyens pour accélérer les échanges déjà mouvementés et assurer la tenue d’un vote, en tirant l’article 44.3 de la Constitution. Ce dernier permet un vote unique sur l’ensemble du projet de loi, sans mettre aux voix les amendements auxquels le gouvernement est défavorable.

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Si les amendements ne peuvent faire l’objet d’un débat ou d’un vote, ils peuvent cependant être présentés par leurs auteurs à travers des discours de deux minutes… Ce que tente de faire la gauche après avoir dénoncé une “coup de force” et a crié à “sabordage du Sénat”.

Invité de la chaîne Sénat publicSophie Primas, la sénatrice Les Républicains, a critiqué un « comique assez relatif » de la part des écologistes, des communistes et des socialistes, qui ” ne riez plus. “A gauche, on assume au contraire” une manière de ponctuer le débat et de revenir à l’essentiel de nos convictions », selon les mots du sénateur socialiste Jérôme Durain sur la même antenne.

Il y a deux sujets : une procédure parlementaire voyou depuis le début, ce qui se passe au Sénat n’échappe pas au péché originel de cet article 47-1. L’autre aspect est politique et social, concerne les Français, c’est l’absence de concertation syndicale, le mépris de la social-démocratie, l’entêtement qui provoque des manifestations (…) tout cela se résume en trois phrases », a ainsi expliqué le parlementaire pour justifier le couplet repris en chœur par ses collègues. Les débats doivent se terminer ce dimanche soir au Palais du Luxembourg.

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