POLITIQUE – Depuis qu’Elisabeth Borne a déclenché le 49-3 sous les huées de l’opposition jeudi 16 mars, ces dernières disposent d’un droit constitutionnel pour tenter de faire tomber leur gouvernement : la motion de censure. N’importe quel groupe d’opposition peut en déposer un, s’il trouve 58 signatures de députés.
Il y en a déjà eu plusieurs depuis le début du quinquennat, mais ils ne sont jamais passés car la gauche refuse de voter ceux du RN, et les Républicains n’ont pas voulu s’associer à ceux des Nupes, ni à ceux du le RN.
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Avec la réforme des retraites, c’est différent car la brutalité du 49-3 a réveillé un petit groupe méconnu du Palais Bourbon : le groupe LIOT. Quatre lettres qui font trembler le gouvernement, car ces 20 députés centristes – dont seulement 16 ont cosigné la motion de censure interpartisane qu’ils ont déposée vendredi – peuvent rassembler plus largement l’opposition.
Comptes d’apothicaire
Cette motion de censure sera étudiée lundi prochain dans l’hémicycle. Pour qu’il soit adopté, ce qui entraînerait automatiquement la démission du gouvernement Borne et le rejet du projet de loi sur les retraites, il faut 287 voix des élus de l’Assemblée. Si tous les députés de l’opposition votaient pour, ce scénario serait possible, mais encore une fois, tout dépend… des républicains.
En opposition à la majorité macroniste, on compte en effet : 20 députés LIOT, 149 députés NUPES, 88 au RN et 5 non inscrits. Ce qui fait 262 députés – si tous votent effectivement pour la motion, ce qui n’est pas forcément certain. Pour attendre 287 votes, 25 manquent à l’appel. Pourtant, les députés républicains sont 61.
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Leurs chefs à plumes, le président du parti Éric Ciotti et celui du groupe à l’Assemblée, Olivier Marleix, ont annoncé que leur groupe ne voterait aucune motion de censure… Sauf que certains, parmi les jeunes insoumis des Républicains se disent prêts à franchir le pas : Aurélien Pradié, Pierre-Henri Dumont ou encore Fabien Di Filippo.
Mais combien seront-ils finalement ? Lors du dernier décompte au sein de leur groupe, ceux qui voulaient eux-mêmes déposer une motion de censure étaient 10. Si le même nombre vote en faveur de la motion de censure lundi prochain, celle-ci ne passera donc pas.
Il reste donc deux jours à l’opposition pour tenter – à son tour – de convaincre les députés LR de s’allier à leur initiative. Et si cette motion de censure n’aboutissait pas, le texte de la réforme des retraites serait alors considéré comme adopté.
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