Mardi 7 mars, ils étaient 1,28 million selon le ministère de l’Intérieur à défiler partout en France, pour protester contre la réforme des retraites, à l’occasion de la sixième journée de mobilisation. Pour la presse étrangère, qui suit de près le mouvement social, l’extension de la contestation est le signe que l’opposition des Français reste importante, mais aussi la traduction du risque politique pris par Emmanuel Macron en entretenant une position aussi impopulaire et non urgente. réforme. , dans un pays déjà divisé.
« A un peu plus d’une semaine de l’adoption définitive de la réforme par les élus, ce nouveau bras de fer se voulait le début d’une [nouveau] impasse »entre les syndicats et le gouvernement, raconte Le devoir. Le quotidien québécois rapporte la reprise de la grève décidée par « les syndicats les plus combatifs, comme ceux de la SNCF et de la RATP ” ou « CGT-Chimie, [qui] a annoncé un blocage des livraisons de carburant à toutes les raffineries.
Le quotidien suisse La météo, parle d’un nouveau volet de la mobilisation qui s’est ouverte le 7 mars sous la forme “moment de vérité”tandis que le quotidien espagnol El País estimer que “Les syndicats français ont lancé mardi le plus grand défi au président Emmanuel Macron sur sa réforme impopulaire des retraites”montrant que “le mouvement social ne faiblit pas”.
“Le temps presse, raison de plus pour augmenter le chauffage”
“Beaucoup se demandent si mardi marquera le début d’un mouvement revigoré qui pourrait forcer la main du gouvernement, ou s’il s’agira plutôt d’un dernier cri de frustration qui persistera dans l’air avant de s’estomper”a pour sa part résumé New York Times le soir du jour de l’action.
Selon la BBC, le durcissement de la mobilisation constaté depuis mardi s’explique par le fait que « les syndicats et la gauche savent que le temps presse avant que la réforme ne devienne une réalité – raison de plus pour augmenter la pression maintenant ». “Pour Macron, c’est un moment politique très délicat”note le quotidien italien Corriere della Sera, qui développe :
« Il comptait sur le succès de la réforme des retraites pour entamer son deuxième et dernier mandat présidentiel, mais l’opposition unie du Nupes et de tous les syndicats fait que la réforme est perçue comme une mesure impopulaire et de droite. »
Si “M. Macron espère sans doute que le soutien aux grèves diminuera progressivement”, “l’ampleur de l’opposition populaire dans un contexte de crise du coût de la vie (…) devrait donner au président quelque chose à penser », écrit le quotidien britannique Le gardiendans un éditorial critique publié le 8 mars. D’autant plus que l’âge de la retraite a été relevé à 64 ans. “est un choix politique, plutôt qu’un impératif économique”.
Le risque d’ouvrir la voie à l’extrême droite
Si le chef de l’Etat français n’a pas “majorité parlementaire”le journal britannique revient sur la possibilité que la réforme soit adoptée par ordonnance, faisant valoir qu’il s’agit d’un “terrain délicat” sur laquelle Emmanuel Macron “devrait encore procéder avec une extrême prudence” : “Ce serait mauvais pour la démocratie française et un cadeau pour Mmoi Le Pen, qui a exploité avec succès la crise. »
Un constat sur les risques politiques de la réforme partagé par le magazine financier britannique L’économisteà la veille de la mobilisation : ” À tout prix [sur le moyen usé pour faire adopter le texte], À moins que M. Macron ne parvienne à convaincre les Français de ses mérites, il pourrait se retrouver avec une réforme réussie à son actif, mais un pays plein d’amertume et de ressentiment. »
“Si M. Macron ne plie pas, il risque de conforter son image de “Jupiter”, qui donne des ordres d’en haut et prend conseil auprès de peu de monde”également faire progresser la New York Times. ” Faire[re] faire passer la réforme des retraites malgré son impopularité » courrait le risque pour le gouvernement de voir “la déception empire” en France, et “poussé[er] électeurs aux extrêmes pour les prochaines élections ».
« Cette semaine, le pays tout entier entre collectivement dans la phase chaude du conflit. Mais le perdant est déjà connu. Il s’appelle Emmanuel Macron”, va même jusqu’à critiquer Der Spiegel, dans une tribune publiée le 8 mars, jugeant que “Macron, qui voulait réformer la France, échoue”, malgré son « deux mandats pour tenir sa promesse ». Évoquant un “échec de la réforme des retraites”OMS ” illustre particulièrement bien l’écart entre l’ambition et la réalité »le quotidien allemand pense que le chef de l’Etat français est en train de ” consomme[r] maintenant le petit et d’autant plus précieux capital politique qu’il avait tiré de sa victoire contre Le Pen il y a un an », à l’élection présidentielle de 2022.
“Après le laborieux conflit sur les retraites, on le voit déjà, Macron n’osera plus rien d’ambitieux en politique intérieure”ajoute Le Spiegeljuger que “L’erreur de Macron sur les retraites n’est pas la radicalité supposée de la réforme mais son manque de radicalité”. « Pour Marine Le Pen, en revanche, tout va bien. Elle a toutes les chances de succéder en 2027 à celui qui avait un jour promis de l’empêcher d’en arriver là.conclut-il en guise d’alarme.