JACQUES DEMARTHON / AFP
La composition de la commission qui va arbitrer la réforme des retraites laisse peu de place au doute sur ses conclusions (photo prise le 23 juillet 2018)
POLITIQUE – ” Pas de grosse surprise à prévoir. Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT ne se fait pas d’illusions réelles quant à l’issue de la commission paritaire paritaire (CMP), cette instance parlementaire qui doit désormais se pencher sur la réforme des retraites.
Après l’adoption du texte à la Chambre haute samedi soir, c’est en effet au tour de ce conclave, relativement méconnu du grand public, de se réunir à huis clos avec pour objectif de parvenir à un compromis sur les mesures que l’Assemblée et le Sénat n’a pas voté dans les mêmes termes. Rendez-vous est pris ce mercredi 15 mars.
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Mais sa composition ne laisse pas vraiment de place au doute quant aux conclusions qui en sortiront, comme en témoigne le pessimisme de Laurent Berger, ce dimanche 12 mars sur BFMTV. N’en déplaise aux opposants, le camp présidentiel et la droite, favorable au texte, semblent avoir la mainmise sur ce CMP, qui doit pourtant globalement refléter les équilibres présents au Parlement.
La majorité en CMP, le doute pour l’après
Dans le détail, le camp d’Emmanuel Macron pourra compter sur 5 élus, quand les Républicains placeront 4 sur le total de 14 parlementaires (7 députés et 7 sénateurs) appelés à se réunir mercredi. Du côté droit de l’Assemblée, c’est Olivier Marleix, le président du groupe LR, qui prendra part aux discussions. Une façon d’assurer une voix supplémentaire aux partisans du texte à l’heure où certains députés de son camp continuent d’afficher leur opposition.
Logiquement, les opposants à la réforme seront minoritaires, au nombre de quatre : les députés Mathilde Panot (LFI) et Thomas Ménagé (RN) et les sénatrices socialistes Monique Lubin et Corinne Féret. Un rapport de force qui ne leur permettra pas de peser outre mesure sur l’issue des discussions.
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Dans le meilleur des scénarios pour l’exécutif, si députés et sénateurs parviennent à un accord au sein de cette commission, le texte révisé devra être validé jeudi 16 mars à partir de 9 heures au Sénat, puis à 15 heures à l’Assemblée. Ce dernier vote, s’il est positif, vaudra adoption définitive par le Parlement.
Mais les doutes sont là, bien plus qu’au CMP : le gouvernement n’est pas tout à fait sûr de pouvoir compter sur une majorité au Palais Bourbon. La droite est en effet très divisée sur ce texte bien qu’elle soit traditionnellement favorable au report de l’âge légal de la retraite. A ce stade, seuls entre 30 et 35 députés LR (sur 61) envisagent de voter pour le texte, une quinzaine de s’y opposer, et une dizaine de s’abstenir, selon une source interne.
Signe du malaise chez certains élus de droite, les LR n’ont pas non plus fait le plein au Sénat. Autant de signaux propices à relancer l’hypothèse éruptive d’un recours par le gouvernement à l’article 49.3 de la Constitution. Il permet une adoption sans vote mais expose l’exécutif au risque d’une motion de censure. Et de nouvelles sueurs froides.
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