Réforme des retraites : le gouvernement prêt à transiger avec la droite

L’exécutif est plus que jamais ouvert aux propositions de la droite sur la réforme des retraites. Alors que le projet de loi doit être examiné en séance par le Sénat à partir de jeudi 2 mars, l’Elysée, comme le gouvernement, montre sa bienveillance envers les idées portées par les élus des Républicains (LR) et de l’Union centriste (UC) – les deux composantes de la majorité au Palais du Luxembourg. Samedi 25 février, Emmanuel Macron a même exprimé le souhait que cette Chambre du Parlement « peut enrichir le texte de ce qui lui semble utile ».

Le dialogue entre les protagonistes est relativement fluide puisque les sénateurs LR et UC approuvent la mesure cardinale de la réforme : le passage de 62 à 64 ans de l’âge d’ouverture des droits à la retraite. Depuis plusieurs années, ils votent également une disposition en ce sens, lors de l’examen du budget de la Sécurité sociale – une disposition qui, jusqu’à présent, a toujours été exclue de la version finale du texte.

Cette fois, les points de vue convergent, en ce qui concerne le report de l’âge légal, ce qui ne signifie pas qu’un consensus prévaut déjà entre les parties en présence. Dans une interview mise en ligne samedi par Le ParisienBruno Retailleau, le président du groupe LR au Sénat, indique que lui et ses collègues souhaitent donner leur imprimatur à la réforme, mais avec “deux exigences”. D’abord: « Il ne faut pas creuser les déficits, mais réussir à les combler. » Là-dessus, un terrain d’entente devrait être facilement trouvé, puisque le pouvoir en place cherche justement à rééquilibrer le système des retraites en 2030.

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Deuxième condition posée par les élus de droite : “Des mesures fortes pour les mères” Dois être pris. M. Retailleau évoque un schéma consistant à “laisser le choix aux femmes” entre deux options : soit une retraite anticipée à 63 ans, soit une “surtaxe” (c’est-à-dire une majoration de la pension) de 5% pour ceux qui “aurait atteint à la fois une carrière complète et l’âge légal”. Pour le chef de file du groupe LR – la formation numériquement la plus puissante au Palais du Luxembourg – il s’agit d’une revendication incontournable : l’exécutif, prévient-il, “n’aura pas l’approbation du Sénat” si aucun geste significatif n’est posé envers cette catégorie de la population. Sa démarche s’inscrit dans la volonté de défendre une “une politique nataliste ambitieuse pour la France”.

Signes de bonne volonté

Quelques minutes après la publication de l’interview de M. Retailleau avec Parisienle Président de la République s’est dit très réceptif aux suggestions du parlementaire : « Je pense que le gouvernement [les] abordera avec ouverture (…) construire une majorité derrière ce texte », a déclaré samedi M. Macron à l’issue de sa visite au Salon de l’agriculture. Le lendemain, sur BFM-TV, Olivier Dussopt montrait également le plus grand intérêt pour les solutions avancées par LR : selon le ministre du Travail, l’une des hypothèses à l’étude consisterait à “dis-toi qu’à partir d’un certain âge, si tu n’as pas atteint l’âge d’ouverture des droits (…) mais que votre carrière est déjà terminée, les trimestres que vous continuez à faire donnent lieu à une prime ». M. Dussopt semblait également bien disposé à une autre attente de M. Retailleau : la disparition des régimes spéciaux de retraite (RATP, industries électriques et gazières, etc.), que le patron des sénateurs LR souhaiterait voir se concrétiser plus vite que la réforme ne le prévoit. .

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